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La poète algérienne Samira Negrouche couronnée par le Prix international “Benjamin Fondane”

  • cfda47
  • il y a 23 heures
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Dernière mise à jour : il y a 31 minutes

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La poète algérienne Samira Negrouche vient de décrocher le Prix international de littérature francophone “Benjamin Fondane” 2025. Une distinction majeure qui confirme la place singulière qu'elle occupe dans le paysage littéraire francophone contemporain.  


Le jury du Prix international “Benjamin Fondane” a tranché : l'édition 2025 récompense Samira Negrouche, poète, autrice et traductrice algérienne dont l'œuvre traverse les langues, les arts et les disciplines. Pour la littérature algérienne, c'est une reconnaissance à part entière, décernée par une institution internationale, l'Institut culturel roumain, sous l'égide de l'Organisation internationale de la Francophonie, et portée par un jury de grandes figures du monde littéraire francophone.  


Née à Alger en 1980, Samira Negrouche fait partie de cette génération d'écrivains algériens qui ont remis la poésie au centre, loin des discours figés. Son écriture circule entre la mémoire, la rupture, la ville, les corps, les migrations, mais aussi les rencontres artistiques. Elle travaille depuis longtemps avec des musiciens, des chorégraphes ou des plasticiens, créant des formes hybrides qui élargissent le champ de la poésie. Ses textes ont été traduits dans une trentaine de langues, ce qui est en soi un signe de rayonnement.  


Une distinction qui s'inscrit dans une lignée prestigieuse  

Le Prix “Benjamin Fondane” distingue un auteur francophone non né en France, dont l'œuvre porte une vision humaniste et contribue au dialogue entre cultures. En ajoutant le nom de Negrouche à une liste où figurent Abdelwahab Meddeb, Abdellatif Laâbi, Nimrod, Habib Tengour ou Jean-Luc Raharimanana, le prix consacre une voix algérienne qui a su imposer son style sans jamais se couper de son ancrage.  


Créé en 2006 pour honorer la mémoire du poète, essayiste et philosophe d'origine roumaine Benjamin Fondane, ce prix est décerné par l'Institut culturel roumain en partenariat avec l'Ambassade de Roumanie en France. Le jury, présidé cette année par Magda Cârneci, poète, romancière et responsable du comité PEN Club Roumanie, réunit des personnalités de premier plan : André Velter, Jacques Darras, Jean-Pierre Siméon et Michel Carassou. Des noms qui en disent long sur l'exigence littéraire de cette distinction.  


Au fil des années, le palmarès a accueilli des voix venues d'horizons multiples parmi lesquels, Petr Kral (2006), Linda Lê (2009), Jean Métellus (2010), Nicole Brossard (2013), Ananda Devi (2017), Tahar Bekri (2018), ou encore Aksinia Mihaylova (2024). Autant d'écritures singulières qui témoignent de la vitalité de la francophonie littéraire.  


Une œuvre en mouvement perpétuel  

Sa bibliographie témoigne justement de cette liberté : À l'ombre de Grenade (2003), Le Jazz des oliviers (2010), Six arbres de fortune autour de ma baignoire (2017), Quai 2I1 (2019), Stations (2023), J'habite en mouvement (2023), ou encore Pente raide, à paraître en 2025 chez Actes Sud. Chaque livre explore la poésie comme un espace de traversée, où l'intime dialogue avec le politique sans jamais s'y enfermer.  


Samira Negrouche affectionne particulièrement les créations interdisciplinaires. Elle a réalisé plusieurs livres d'artistes en collaboration avec Marc Giai- Miniet et Ali Silem, et créé des spectacles comme Quai 2I1 en 2018 avec les musiciens Marianne Piketty et Bruno Helstroffer, ou Traces en 2019 avec la chorégraphe Fatou Cissé. Ces projets témoignent d'une conception ouverte de la poésie, où le texte n'est qu'un point de départ vers d'autres formes d'expression.  


Avec ce prix, Samira Negrouche rejoint le cercle des grandes voix de la francophonie. Une consécration qui confirme ainsi que sa poésie compte, et elle compte aussi pour l'Algérie. Dans un contexte où la visibilité des écritures du Maghreb reste un enjeu, cette distinction arrive à point nommé. Elle salue une œuvre exigeante, plurielle, qui ne cesse de chercher de nouvelles formes pour dire le monde. Et qui, par la même occasion, renouvelle notre rapport à la langue française.  


Soulignons que la cérémonie de remise du prix aura lieu le 22 novembre prochain dans le cadre du festival “Un Week-end à l'Est”, moment propice pour célébrer cette reconnaissance et rappeler l'importance des circulations culturelles entre l'Europe et le monde méditerranéen.  

 

Sophie K.  


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