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La ville de Constantine : un hommage impérial gravé dans l’histoire

  • cfda47
  • 25 juil.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 25 juil.

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Histoire : En ce 25 juillet, date anniversaire de la proclamation de Constantin Ier comme empereur romain à Eburacum (aujourd’hui York), la ville de Constantine en Algérie rappelle un pan fascinant de son identité : celle d’une cité façonnée par la volonté impériale, honorée au cœur de l’Afrique romaine.


C’est en l’an 306 que Constantin, alors trentenaire, fut porté au pouvoir par ses troupes. Mais c’est en 313, après avoir vaincu ses rivaux Maxence et Domitius Alexander qui avaient mis à sac la cité de Cirta, que l’empereur jette son regard bienveillant sur cette ville stratégique d’Afrique du Nord.


Antique capitale de la Numidie depuis le IIIe siècle avant notre ère, Cirta renaît de ses cendres grâce à Constantin. Il la restaure, l’embellit et lui accorde un honneur rare : celui de porter son propre nom. Devenue Constantina, la ville acquiert un statut inédit dans l’Afrique romaine — celui de cité consulaire, gouvernée par un magistrat de haut rang, marque de prestige absolue.


Une exception africaine

Constantina est alors la seule ville d’Afrique romaine à bénéficier de telles distinctions. Ce geste impérial ne fut pas qu’un acte administratif : il symbolise une relation privilégiée entre Constantin et la cité, qui devint un phare politique et culturel dans la région. Les vestiges, les traditions et le nom même de la ville racontent encore aujourd’hui cette page de gloire.


Dans la culture populaire, Constantine est souvent évoquée comme une ville fière et résistante, notamment à travers des figures comme Massinissa, Jugurtha ou Ahmed Bey, qui incarnent la continuité d’un esprit indépendant.


Les habitants parlent de leur ville comme d’un joyau historique, et les traditions locales (musique, artisanat, gastronomie) sont souvent liées à cette profondeur historique.


De Cirta à Constantina : un changement de nom, une reconnaissance éternelle

La mémoire de l’époque romaine à Constantine est perçue en Algérie avec un mélange de fierté historique, de curiosité culturelle, et parfois de distance identitaire.


Des historiens et universitaires algériens, comme Abdelkrim Badjadja ou Benjamin Stora, ont souligné l’importance de Cirta dans les échanges méditerranéens et son rôle dans la christianisation de l’Afrique du Nord. Des musées comme le Musée Cirta exposent des artefacts romains et Numides, montrant une volonté de préserver et transmettre cette mémoire.


Certains Algériens, notamment dans les milieux berbères, voient cette période comme une stratification historique parmi d’autres — numide, punique, romaine, islamique, ottomane — qui ont toutes contribué à l’identité algérienne contemporaine.


Il existe aussi une forme de réappropriation locale : Constantine est vue comme une ville qui a su traverser les empires tout en gardant son âme.


Mémoire vivante

Beaucoup de Constantinois sont fiers que leur ville ait été honorée par un empereur romain, ce qui lui confère un prestige unique en Afrique du Nord.


Les vestiges romains comme ceux de Tiddis, Timgad ou Djémila sont valorisés comme des trésors nationaux et attirent chercheurs, touristes et passionnés d’histoire.


Constantine n’est pas qu’un nom hérité : c’est une mémoire vivante du dialogue entre Rome et l’Afrique, entre puissance et territoire. En Algérie, cette ville incarne l’un des rares exemples où l’histoire impériale s’est inscrite durablement dans le paysage urbain et identitaire.


Alors que l’Europe célèbre le souvenir de Constantin proclamé empereur à York, l’Algérie aussi regarde son passé, fière de cette filiation singulière. Car Constantine, plus qu’un hommage, est un héritage.


Yacine M

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