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Le déni des réalités, ou lorsque Tebboune esquive les questions politiques

  • cfda47
  • 19 juil.
  • 2 min de lecture
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Dans son intervention radio-télévisée du vendredi 18 juillet, le chef de l’Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune, a évoqué beaucoup de sujets. De l’économie aux subventions qu’accorde l’Etat aux couches les plus démunies de la société en passant par certaines questions internationales ; il a donné sa version des choses. Certaines sont justes, d’autres moins, parfois il est passé à côté, comme sur ce chiffre de 20 milliards de dollars qu’un entrepreneur malaysien veut investir alors que l’ensemble de ses actifs ne dépassent pas 12 milliards de dollars.


Mais durant 1h27’, en aucun cas, Abdelmadjid Tebboune n’a abordé une question politique liée à son pays. En vrai, les journalistes n’ont posé aucune question politique. Telle était la volonté des services de presse de la présidence de la République qui n’avaient accepté que les questions économiques et sociales. Aux journalistes d’accepter. C’est comme ça ! Comme si en Algérie, les citoyens ne vivent que pour manger, s’habiller. Exit les questions liées aux libertés, la multiplication des détentions arbitraires. De ce syndicaliste jeté en prison comme un malfrat alors qu’il n’avait fait que vouloir exercer son droit constitutionnel à organiser une grève, des médias cadenassés, des partis politiques isolés ou interdits d’activités, des syndicats réduits au statut d’associations de bienfaisance, du « dialogue national inclusif » brandi en 2024 comme un slogan mais qui devient chimérique… Tous ces sujets n’existent pas.


Pour Tebboune et ses équipes, seul le « ventre » compte. Ils veulent créer un pays, fantasmé, expurgé de la politique. Ils veulent nous montrer que l’importation du modèle chinois, qui fait du progrès économique et social la principale mission de l’Etat tout en interdisant aux citoyens de faire de la politique, est possible. En cela, ils n’ont pas tout à fait tort : à force de soumettre la société, la classe politique, de mettre en prison des opposants, d’étouffer toute voix discordante… ils ont éteint l’étincelle de la liberté si chère aux Algériens. Ils ont mis fin à des rêves, brisé des vies.


Cette fuite en avant est cependant une voie sans issue. Dans n’importe quel pays dans le monde, un problème politique n’appelle que des solutions politiques. Or, tout le monde sait, Tebboune en premier, que l’Algérie n’est pas sortie de sa crise politique. Tôt ou tard, une solution politique s’imposera aux maîtres d’aujourd’hui comme elle s’était imposée à ceux d’hier. D’une manière ou d’une autre.


E. Wakli

 
 
 

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