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Le dénouement d'une saga judiciaire oppressante: Mustapha Bendjama recouvre sa liberté

Ce jeudi 18 avril 2024 marquera une date charnière dans l'inexorable bras de fer entre Mustapha Bendjama et les autorités algériennes.


Après avoir écopé de peines d'incarcération à répétition pour son travail journalistique intransigeant, le rédacteur en chef du quotidien Le Provincial a finalement recouvré sa liberté, bouclant ainsi un cycle de persécutions tenaces.


Dès 2019, Bendjama a été la cible de représailles pour avoir couvert les manifestations populaires et critiqué ouvertement le pouvoir. Il a fait l'objet d'une interdiction de sortie du territoire et d'arrestations à répétition, souvent sur la base d'accusations fumeuses comme l'incitation à attroupement ou l'atteinte à l'intérêt national.


En 2021, il a écopé de deux mois de prison avec sursis pour avoir partagé un rapport de police sensible sur Facebook. La même année, il a été relaxé de charges de diffamation visant les autorités suite à une publication controversée.


Cependant, c'est l'affaire dite “Bouraoui” qui a marqué un tournant dans son calvaire judiciaire.


Arrêté en février 2023 pour de présumés liens avec la militante franco-algérienne Amira Bouraoui, Bendjama a été inculpé pour “immigration clandestine” et “divulgation d'informations classifiées”, des chefs d'accusation pour le moins spécieux.


Le 7 novembre 2023, il a été condamné à 6 mois de prison ferme par le Pôle spécialisé de Constantine, une peine qui aurait dû entraîner sa libération immédiate compte tenu du temps déjà purgé en détention provisoire. Néanmoins, cette décision a été ignorée par les autorités.


C'est finalement ce 18 avril 2024, après avoir avoir purgé la totalité de sa peine, que Bendjama a retrouvé la vie civile. Si son inflexible dénonciation de l'érosion des libertés lui a coûté un lourd sacrifice, son parcours chaotique incarnera la résistance du journalisme indépendant face à l'arbitraire étatique.


Sophie K.


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