Le RCD dénonce l’isolement du régime et appelle à une mobilisation patriotique

Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a tenu une session de son secrétariat national, marquée par une analyse approfondie de la situation politique du pays.

Ce rendez-vous mensuel intervient dans un contexte de crise aggravée par ce que le parti qualifie de « rejet massif et historique » des dernières élections présidentielles du 7 septembre, marquées par une très faible participation. Selon les estimations du RCD, le taux de participation n'aurait pas dépassé les 18 %, tandis que des sources non officielles avancent des chiffres encore plus bas : 10 % sur le territoire national et seulement 4 % au sein de la diaspora.

Le communiqué du RCD souligne que le mandat d'Abdelmadjid Tebboune a entraîné un isolement grandissant du régime vis-à-vis des différentes couches sociales du pays, notamment la jeunesse, les classes populaires, ainsi que les acteurs économiques non liés au clientélisme du pouvoir. Le parti condamne également ce qu'il appelle une « chasse aux sorcières » dans l'administration sous le couvert de la lutte contre la corruption, qui s'accompagne de répressions, créant un climat de peur et d'inquiétude.

Le RCD va plus loin en affirmant que les descentes des forces de sécurité, y compris à la veille du scrutin, ont visé des citoyens pacifiques dont le seul tort est de vouloir vivre librement en Algérie. Cette politique sécuritaire, selon le parti, sème la terreur au sein de la population, rendant chaque jour plus incertain l'avenir du pays.

Depuis 2019, selon le RCD, l'Algérie est plongée dans une dérive autoritaire où l’État navigue sans véritable stratégie, aussi bien sur les plans économique, social que diplomatique. Le communiqué pointe du doigt un « délitement des liens avec l’État national », marqué par une augmentation des départs clandestins (« harga ») et un repli de plus en plus marqué au sein de la population. Ces symptômes révèlent, d’après le RCD, l’ampleur de la crise qui secoue le pays.

L’annonce d’une élection présidentielle anticipée sans motif crédible est vue par le RCD comme une manœuvre interne au régime, visant à perpétuer l’autoritarisme et le statu quo. Pour le parti, participer à cette élection reviendrait à légitimer une mascarade orchestrée par une partie du pouvoir, tandis qu’un boycott total pourrait être interprété comme une démission aux yeux de l’opinion publique.

Le RCD appelle à une mobilisation des forces patriotiques pour sortir de cette crise. Le parti propose un débat national libre et ouvert, rassemblant l’opposition, les syndicats, la société civile et même certains acteurs au sein du pouvoir. Le but serait de tracer les contours d’un processus constituant, visant à restaurer la légitimité des institutions et à sauver le pays de l’abîme. 

Parmi les premières mesures à prendre, le RCD demande la libération des prisonniers politiques et d’opinion, l’ouverture du champ politique et médiatique, ainsi que l’abrogation des lois répressives. Ces actions sont jugées nécessaires pour ouvrir une voie vers une Algérie démocratique et moderne, capable de répondre aux aspirations de son peuple.

Enfin, le secrétariat national du RCD a annoncé la tenue d’une conférence de presse dans les prochains jours, ainsi que l'organisation de l’université d’été du parti pour la deuxième quinzaine d’octobre 2024. Le parti souhaite ainsi poursuivre ses efforts pour sensibiliser l’opinion publique et proposer des solutions face à la crise politique actuelle.

Le RCD réitère son engagement à œuvrer pour l’émancipation du peuple algérien et la souveraineté nationale, tout en dénonçant fermement les dérives autoritaires du régime en place.

 La rédaction