Les grandes lignes de la censure sous Tebboune
- cfda47
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Depuis l’arrivée d’Abdelmadjid Tebboune en 2019, la censure en Algérie s’est intensifiée, touchant journalistes, militants, réseaux sociaux et médias indépendants.
Sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie s’est enfoncée dans une spirale de censure et de répression qui frappe de plein fouet les voix indépendantes. Journalistes, militants du Hirak, écrivains et simples internautes sont devenus les cibles d’un appareil sécuritaire qui utilise la loi et la technologie pour museler toute contestation.
Les promesses d’une « Algérie nouvelle » se sont rapidement effacées derrière une pratique systématique de l’intimidation et du blocage, transformant l’espace public en un terrain miné pour la liberté d’expression.
Depuis 2020, des centaines de personnes ont été arrêtées pour leurs opinions ou leurs publications en ligne. Les réseaux sociaux, qui avaient été le moteur de la mobilisation citoyenne, sont régulièrement bloqués lors d’événements sensibles, contraignant les internautes à recourir aux VPN pour contourner la censure.
Les sites indépendants comme la Radio des Sans Voix, ont été rendus inaccessibles, privant les internautes et les défenseurs des droits humains d’un espace vital de mémoire et de témoignage. La répression ne se limite pas au numérique : elle s’étend aux rassemblements, aux manifestations pacifiques et aux initiatives culturelles, toutes perçues comme des menaces pour le pouvoir.
La stratégie du régime repose sur une double mécanique : criminaliser la parole libre et effacer les traces de la mémoire collective.
Les procès pour « atteinte à l’unité nationale » ou « diffusion de fausses nouvelles » se multiplient, tandis que les voix critiques sont poussées à l’exil. Dans le même temps, le pouvoir instrumentalise certains influenceurs pour saturer l’espace médiatique de propagande, créant une illusion de pluralité qui masque la réalité d’un pays où la parole indépendante est étouffée.
Cette situation révèle une crise profonde de légitimité. La réélection de Tebboune en 2024, marquée par un taux de participation historiquement bas, a confirmé le fossé entre le régime et la société.
L’Algérie vit aujourd’hui sous un autoritarisme qui nie les droits fondamentaux et fragilise la mémoire des luttes passées.
Pour les défenseurs des droits humains, la bataille est désormais double : protéger les voix qui subsistent et préserver les récits que le pouvoir cherche à effacer.
Dans un contexte où la censure devient un instrument de gouvernance, la solidarité internationale et la diffusion d’outils de contournement apparaissent comme des leviers essentiels pour maintenir vivante l’exigence de vérité et de justice.
Nadia B