Les visas : dernier bastion de la relation franco-algérienne, vacille
- cfda47
- 27 août
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La crise diplomatique que vivent l’Algérie et la France aura des répercussions sur l’attribution des visas français aux Algériens. Dans un communiqué rendu public ce mardi en fin de journée, l’ambassade de France à Alger pointe en effet le doigt sur une réduction imminente du nombre de fonctionnaires de ses trois consulats (Alger, Oran et Annaba) à cause d’une absence d’accord de visas diplomatiques de la part des autorités algériennes. « Cette année, le ministère algérien des Affaires Etrangères n’a pas donné suite à l’essentiel des demandes de visas d’accréditation sollicités pour ces personnel », précise le document qui ajoute que le nombre de fonctionnaires sera donc réduit d’un tiers dès le 1erseptembre, les autres agents des consulats devant changer d’air comme il est de coutume à cette période de l’année.
Cette nouvelle est l’une des premières conséquences de la dégradation des relations diplomatiques entre les deux pays. Déjà dans sa lettre envoyée le 07 août dernier à son premier ministre François Bayrou, le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, indiquait que le nombre de visas attribués aux Algériens avait diminué de 30 % à cause de la baisse du nombre de personnels dédiés à cette opération au sein des consulats. Il avait également demandé à réduire ou à supprimer le nombre de visas longue durée donnés aux Algériens. Il s’agit surtout des regroupements familiaux, des visas étudiants… Des centaines d'Algériens risquent d’être pénalisés par ces dernières décisions.
Ces nouveaux développements vont certainement aggraver encore davantage les relations déjà au point mort entre les deux pays. Une rupture diplomatique définitive n’est pas vraiment à l’ordre du jour, mais les deux pays ne partagent presque plus rien désormais : sur le plan économique la coopération est au plus bas, dans le domaine de la sécurité, les échanges sont quasiment interrompus et il n’y a quasiment plus d’échanges sur le plan diplomatique. Ce qui poussera sans doute les autorités françaises à annoncer de nouvelles mesures contre l’Algérie qui répliquera certainement par des mesures similaires.
Cela se passe au moment où des tentatives de renouer le dialogue ont émergé. Ainsi, dans deux contributions distinctes, l’une signée par des intellectuels et des personnalités, vivant entre les deux nations et la seconde étant l’œuvre de deux personnalités religieuses, à savoir Chemseddine Hafiz recteur de la grande mosquée de Paris et Jean-Paul Vesco, cardinal et archevêque d’Alger, des appels à dépasser la crise actuelle entre les deux pays ont été lancés. Le but étant, pour les signataires, d’éviter de faire de la relation diplomatique entre l’Algérie et la France une arène de lutte électoralistes, en allusion notamment aux échéances électorales en France qui poussent le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, à se positionner en exploitant le dossier de l’émigration et plus précisément des Algériens établis en France de manière irrégulière.
E. Wakli



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