“Leurs familles ont pu leur rendre visite” : Paris confirme un premier geste dans les dossiers Sansal et Gleizes
- cfda47
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L'accès accordé aux familles de Boualem Sansal et de Christophe Gleizes marque une évolution discrète mais significative. En la révélant devant les députés, le ministre français Jean-Noël Barrot a mêlé prudence diplomatique et pression humanitaire, dans un dossier qui met à l'épreuve les relations entre Paris et Alger.
Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères a été auditionné ce mercredi 5 novembre par la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, où il a détaillé les derniers développements concernant l’écrivain franco-algérien et le journaliste français détenus en Algérie.
“S’agissant de nos deux compatriotes Boualem Sansal et Christophe Gleizes, nous appelons les autorités algériennes à trouver une issue rapide, humanitaire et digne à leur situation”, a déclaré Jean-Noël Barrot. Le ministre a précisé que des visites ont été organisées : “compte tenu de l'état de santé de Boualem Sansal et compte tenu des motifs qui ont été évoqués pour sa condamnation très lourde dont Christophe Gleizes a fait l'objet.”
C'est sur le plan humanitaire que Paris a concentré son message. “C'est le message que nous avons passé à plusieurs reprises aux autorités algériennes, y compris grâce à nos partenaires européens et internationaux”, a souligné le ministre, confirmant une mobilisation diplomatique élargie au-delà du seul canal bilatéral.
La France a également obtenu que les familles puissent rendre visite aux deux détenus. “Sur le plan plus personnel, ce que je peux vous dire, c'est que leurs familles ont pu ces dernières semaines leur rendre visite à l'un comme à l'autre”, a annoncé Jean-Noël Barrot. Une avancée que le Quai d'Orsay présente comme un pas en avant, même si elle ne préjuge en rien de l'issue des procédures judiciaires en cours.
Le ministre a toutefois tenu à tempérer les attentes. “Bien qu'ils soient privés de liberté, en situation de détention, leurs familles ont fait état d'une forme de stabilité plutôt que de dégradation de leur état, ce qui est évidemment une forme de réconfort pour nous, mais qui ne doit pas nous amener à relâcher nos efforts pour obtenir leur libération inconditionnelle, inconditionnelle et immédiate.”
Cette formulation traduit la ligne de crête sur laquelle évolue la diplomatie française : reconnaître les améliorations obtenues sans renoncer à l'objectif final. L'insistance sur le caractère “inconditionnel” de la libération réclamée montre que Paris ne compte pas négocier de contreparties, malgré le climat tendu entre les deux capitales.
L’affaire Boualem Sansal, écrivain franco-algérien arrêté en novembre 2024 et condamné à 5 ans de prison pour “atteinte à l’unité nationale”, comme celle de Christophe Gleizes, journaliste sportif français condamné en juin 2025 à 7 ans pour “apologie du terrorisme” entre autres, continuent de peser sur une relation bilatérale déjà fragilisée par des années de tensions diplomatiques.
Sophie K.



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