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Libertés en berne et «année noire» pour les droits humains : la LADDH tire la sonnette d'alarme

  • cfda47
  • 10 déc. 2023
  • 2 min de lecture

Libertés en berne et «année noire» pour les droits humains : la LADDH tire la sonnette d'alarme
LADDH-Bejaia: Décembre 2021

«La situation des droits humains reste très préoccupante dans notre pays». Le constat est implacable et l'auteur clair : la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) dissoute, tire la sonnette d'alarme. Dans un communiqué publié à l'occasion de la Journée mondiale des droits de l'homme, l'organisation de défense des libertés dresse un bilan alarmant de la situation en Algérie. Son représentant Hocine Boumedjane parle même d' «une année sombre».


La LADDH en veut pour preuve sa propre dissolution, actée selon elle par la justice algérienne «sans que nous soyons avisé et notifié». Plus grave encore : l'interdiction du traditionnel forum des droits humains organisé chaque 10 décembre depuis 12 ans. Les locaux de l'organisation à Bejaïa et Tizi-Ouzou ont également été «mis sous scellé» manu militari en janvier.


Autant de coups de boutoir contre ceux qui incarnaient encore des «espaces de débat et d'interaction» ouverts au débat public. Car la Ligue était devenue bien plus qu'un organe de lobbying. Mais un forum où toutes les «sensibilités» de la société algérienne pouvaient dialoguer et s'exprimer : partis politiques, médias, syndicats, monde associatif.


Las, le verrouillage s'est abattu sur l'ensemble des canaux d'expression du pays. À commencer par le «Hirak», puissant mouvement citoyen maté dès 2021. Ont suivi la dissolution du Rassemblement Action Jeunesse (RAJ), la fermeture des «cafés littéraires» mais aussi une implacable répression des voix dissidentes : «contrôles judiciaires», «gardes à vue» et «détentions arbitraires» de militants se sont multipliés, dans un arsenal judiciaire «liberticide» dénoncé par la Ligue. Qui s'inquiète enfin du «contrôle permanent des médias» ainsi que de «la surveillance d'internet et des réseaux sociaux» pour mieux étouffer toute critique.


«Que reste-t-il comme acquis quand toute manifestation publique est interdite et mène à des poursuites judiciaires ?», s'alarme ainsi avec lucidité Hocine Boumedjane. Avant d'en appeler, en écho à la devise de ce 10 décembre 2023, au rétablissement d'un nécessaire équilibre entre « Dignité, liberté et justice pour tous ».


Sophie K.


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