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Libertés syndicales en danger : 19 ONG dénoncent la condamnation d’Ali Mammeri

  • cfda47
  • il y a 12 minutes
  • 2 min de lecture
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Ali Mammeri, syndicaliste et défenseur des droits humains, incarne aujourd’hui une affaire emblématique des atteintes aux libertés syndicales en Algérie. Sa condamnation à quinze ans de prison pour « apologie du terrorisme » et « diffusion d’informations classées » suscite une vague d’indignation internationale, portée par dix-neuf ONG et fédérations syndicales qui exigent sa libération immédiate et sans condition.


Le verdict du 29 octobre 2025 intervient dans un climat marqué par une tension croissante autour de l’exercice du droit syndical. Malgré la promulgation en avril 2023 d’une nouvelle loi censée encadrer et moderniser le droit syndical, de nombreuses organisations dénoncent un texte restrictif, élaboré sans réelle concertation, et jugé contraire aux engagements internationaux de l’Algérie en matière de liberté d’association. Plusieurs syndicats autonomes ont rejeté cette réforme, estimant qu’elle limite l’indépendance syndicale et renforce le contrôle de l’État sur les organisations de travailleurs.


La Confédération des syndicats algériens (CSA) a, en mars 2025, dénoncé des « atteintes persistantes » aux libertés syndicales, citant notamment l’arrestation du coordinateur national du Cnapeste, Messaoud Boudiba. Ces épisodes illustrent une tendance inquiétante : la criminalisation des activités syndicales et la répression des voix critiques, souvent sous couvert de législation antiterroriste. Dans le cas d’Ali Mammeri, les accusations portées contre lui apparaissent étroitement liées à son engagement syndical et à ses prises de position publiques.

Les ONG signataires du communiqué alertent également sur de graves allégations de torture et de disparition forcée, exigeant une enquête indépendante et impartiale. Elles rappellent que l’usage abusif de la législation antiterroriste pour réprimer des activités pacifiques constitue une menace directe pour les libertés fondamentales et l’espace civique en Algérie. Le procès en appel, attendu dans les prochaines semaines, sera un test crucial pour l’indépendance de la justice et le respect des droits humains.


Au-delà du cas individuel, cette affaire met en lumière une contradiction persistante : alors que la Constitution algérienne garantit le libre exercice du droit syndical, la pratique révèle un encadrement strict, des restrictions administratives et des poursuites judiciaires visant les militants les plus actifs. Les syndicats autonomes, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé, sont particulièrement exposés à ces pressions.


Pour les organisations internationales, la libération d’Ali Mammeri est non seulement une exigence de justice, mais aussi un symbole de résistance face à l’instrumentalisation de la loi pour museler la société civile. Elles appellent à une mobilisation solidaire afin de défendre l’indépendance syndicale et de protéger l’espace civique, menacé par une répression qui fragilise les droits fondamentaux et la dignité des travailleurs.


Yacine M



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