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Logement en Algérie : AADL 3, des annonces qui masquent les lenteurs structurelles

  • cfda47
  • 23 sept.
  • 3 min de lecture

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Le 21 septembre 2025, le ministère de l’Habitat a dévoilé une série de mesures censées débloquer les dossiers du programme AADL 3. Présentées comme une avancée numérique et administrative, ces annonces peinent pourtant à masquer les lenteurs chroniques et les frustrations accumulées par des milliers de souscripteurs. « Il ne s’agit pas seulement de construire des logements, mais de restaurer la confiance entre l’État et les citoyens », a déclaré le ministre lors de son point presse.


Le ministère de l’Habitat a annoncé des mesures pour « débloquer » les dossiers AADL 3. Plateforme numérique, numéro vert, commission spéciale… autant de rustines sur une politique du logement qui peine à répondre aux attentes fondamentales des citoyens. Car derrière les chiffres, il y a des vies suspendues, des familles en attente, des droits bafoués.


Une plateforme numérique, mais des réalités figées

Depuis des années, les souscripteurs du programme AADL 3 vivent dans l’incertitude. Retards, erreurs administratives, absence de transparence : les obstacles s’accumulent. Et voilà qu’on leur propose une plateforme pour corriger des wilayas ou signaler un divorce, comme si le problème était technique. Non. Le problème est politique.

« Le logement est un droit, pas une faveur. Nous ne demandons pas des ajustements, nous exigeons des engagements tenus. », alerte un retraité.

Si la mise à jour des situations familiales ou la correction des erreurs de wilaya via une plateforme numérique semble prometteuse, elle ne répond pas aux problèmes de fond : retards de livraison, manque de transparence sur les affectations, et absence de calendrier fiable. Le numéro vert 24h/24, présenté comme une solution, ne compense pas l’opacité persistante du programme.

« On nous parle de simplification, mais mon dossier est bloqué depuis deux ans sans explication », témoigne Samir, souscripteur à Alger.

Une commission pour les cas complexes : aveu d’échec ?

Un toit, c’est plus qu’un bien immobilier. C’est un ancrage, une sécurité, une reconnaissance. En bloquant les dossiers, l’État bloque des parcours de vie. En multipliant les obstacles, il fragilise le lien social. En retardant les livraisons, il creuse le fossé entre promesses et réalité.


La création d’une commission spéciale pour les revenus irréguliers ou les congés maladie ressemble davantage à un aveu d’impuissance qu’à une réforme structurelle. Pourquoi ces cas n’ont-ils pas été anticipés dès le lancement du programme ? Pourquoi faut-il attendre des mobilisations citoyennes pour que l’administration réagisse ?.


Le logement, miroir d’un contrat social fragilisé

Il est temps de transformer la frustration en mobilisation. De faire entendre la voix des souscripteurs, des familles, des jeunes qui attendent. De réclamer un audit public du programme AADL 3. De créer des collectifs locaux pour documenter les blocages, interpeller les autorités, et exiger des réponses.

« Nous ne voulons pas de numéros verts. Nous voulons des clés. », dénonce une enseignante.

Au-delà des chiffres, le programme AADL 3 révèle une crise de confiance. Le logement, censé incarner la stabilité et la dignité, devient source d’angoisse et de précarité. Les familles attendent, les jeunes s’exilent, et les promesses s’effilochent.

« Il ne s’agit pas seulement de débloquer des dossiers, mais de restaurer un lien de respect entre l’État et ses citoyens », souligne une urbaniste indépendante.
 Enjeux symboliques et mobilisateurs

Ce dossier mérite une lecture politique et mémorielle : le logement n’est pas un simple bien, c’est un droit, une reconnaissance, un ancrage. En 2025, l’Algérie ne peut se contenter d’annonces techniques. Elle doit repenser son urbanisme comme un projet de société, inclusif, transparent et digne.


Le logement ne doit pas être un privilège. Il doit redevenir un droit fondamental, garanti par l’État, porté par les citoyens, et défendu par la presse libre.


Nadia B

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