Malgré les propos apaisants de Macron: Retailleau maintient la pression sur l'Algérie
- cfda47
- 3 mars
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Dernière mise à jour : 16 avr.

Malgré les récentes déclarations conciliantes d'Emmanuel Macron, le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a réaffirmé aujourd'hui sur BFMTV sa volonté de présenter à l'Algérie une liste de “plusieurs centaines” de ressortissants algériens aux “profils dangereux” en vue de leur expulsion.
“Nous sommes en train d'établir une liste de plusieurs centaines de personnes qui ont des profils dangereux […]. Bien sûr, ils n'ont pas tous la même dangerosité […]. Ces gens-là, dont il est établi qu'ils sont des ressortissants algériens, nous allons les présenter aux Algériens”, a insisté le ministre, adoptant une position qui semble plus ferme que celle exprimée récemment par le président français.
Cette déclaration intervient quelques jours seulement après qu'Emmanuel Macron ait tenu des propos qualifiés d' “apaisants” lors de sa visite au Portugal. Le président français y avait précisé que la France n'avait pas l'intention de réviser “unilatéralement” l'accord de 1968 sur l'immigration avec l'Algérie, appelant plutôt à “réengager un travail de fond” entre les deux pays.
Semblant faire fi de cette approche présidentielle plus diplomatique, Bruno Retailleau a maintenu une rhétorique accusatoire envers Alger, affirmant que "l'Algérie ne respecte pas, de manière unilatérale, les accords internationaux". Il a également qualifié la future réponse algérienne d' “épreuve de vérité”.
Le ministre a justifié sa demande en précisant que ces individus présentent un danger “ parce qu'ils ont commis des troubles à l'ordre public ou parce qu'ils figurent dans notre fichier des radicalisés pour terrorisme”.
La tension entre les deux pays s'est encore accentuée lorsque, au lendemain des déclarations de Macron, l'Algérie a dénoncé via l'agence officielle le refoulement de l'épouse de son ambassadeur au Mali par les autorités françaises. L'agence a qualifié cet acte de “provocation de trop”, ajoutant que “l'Algérie qui est victime de ce double langage au sommet de l'État français ne peut plus rester les bras croisés et va prendre toutes les mesures de riposte qu'impose cette situation”.
Il va sans dire que cette apparente dissonance entre la position du président et celle de son ministre de l'Intérieur révèle les tensions qui existent au sein même du gouvernement français concernant la politique à adopter vis-à-vis de l'Algérie sur les questions migratoires.
Sophie K.
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