L'étau se resserre sur les libertés publiques au Maroc : Fouad Abdelmoumni, coordinateur de l'Instance marocaine de soutien aux prisonniers politiques, a été placé en garde à vue dans la nuit de mercredi à jeudi, suite à un commentaire publié sur les réseaux sociaux.
Le procureur du roi près le tribunal de première instance de Casablanca a justifié son interpellation pour « diffusion de nombreuses fausses informations » et « signalement d'un crime notoirement fictif ». L'arrestation, intervenue alors qu'Abdelmoumni se rendait à une réunion, s'inscrit dans un contexte politique sensible, survenant pendant la visite d'État du président français Emmanuel Macron.
L'Instance marocaine de soutien aux prisonniers politiques dénonce fermement ce qu'elle qualifie de « nouvel acte autoritaire », soulignant que cette arrestation vise à « limiter le rôle central » d'Abdelmoumni, « connu pour sa lutte incessante pour la justice et les droits au Maroc ».
Les organisations de la société civile ont rapidement réagi. La Fédération de la gauche démocratique (FGD) a condamné cette action comme « une nouvelle escalade dans le cadre d'une campagne systématique qui vise les militants engagés pour les causes de liberté, de justice sociale et des droits humains ». L'association déplore « une violation grave de la liberté d'opinion et d'expression ».
De même, l'Association marocaine des droits humains (AMDH) a dénoncé « une arrestation arbitraire », rappelant le parcours militant d'Abdelmoumni, ancien président de l'organisation et figure reconnue de la lutte contre la corruption.
Ancien secrétaire général de Transparency Maroc et membre de la commission éthique de la Fédération de la gauche démocratique, Abdelmoumni devrait être déféré devant le procureur du roi vendredi 1er novembre 2024 à Casablanca.
La Rédaction