Maroc : L'AMDH dénonce une désinformation sur son recours contre les navires israéliens
- cfda47
- 28 août
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L'Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) sort de son silence et dénonce une campagne de désinformation. Face aux accusations de "volte-face" relayées par plusieurs sites web, l'organisation de défense des droits humains livre sa version des faits concernant sa démarche judiciaire visant à empêcher l'accostage de navires israéliens dans les ports marocains.
La polémique a éclaté après la publication d'articles présentant comme un "scoop journalistique" le supposé retrait de l'AMDH de sa procédure judiciaire. Une information que l'association qualifie de trompeuse. "Certains sites web ont publié une information qu'ils ont considérée comme un scoop journalistique selon lequel l'association aurait fait marche arrière dans un 'développement soudain' concernant le recours judiciaire qu'elle avait déposé devant le tribunal administratif de Tanger", précise le communiqué officiel.
L'AMDH rappelle avoir "assumé pleinement ses responsabilités en déposant un recours devant le tribunal administratif de Tanger pour stopper l'accostage du navire de transport militaire sioniste chargé d'armes destinées au génocide du peuple palestinien". Cette initiative avait reçu "les éloges de toutes les forces progressistes opposées à toute forme de normalisation".
Cependant, les choses se sont compliquées sur le plan procédural. L'association explique que "contrairement à ce qui était attendu et prévu, le tribunal administratif de Tanger a fixé au 13 août la date d'audience pour examiner le recours, tandis que le tribunal administratif de première instance de Rabat nous avait fixé une audience le 18 août, et le recours a été transmis au tribunal de Casablanca".
La situation s'est dénouée d'elle-même lorsque le navire "Zila" a quitté le port de Tanger Med les 4 et 5 août, "se dirigeant vers un port asiatique avant de sortir de la Méditerranée le 7 août, ce qui a fait disparaître le motif d'urgence et a rendu le recours sans objet". Une évolution factuelle qui n'a rien à voir avec un supposé abandon de la procédure par l'AMDH.
Loin de constituer un recul, l'organisation revendique pleinement sa démarche juridique. "L'association a assumé l'entière responsabilité de sa conscience pour faire face à la pénétration des pays du Maghreb par ce qui est rejeté populairement, moralement, juridiquement, politiquement et légalement concernant ces crimes manifestes", affirme-t-elle dans son communiqué.
L'AMDH souligne avoir "confirmé devant la justice marocaine les positions du peuple marocain rejetant toute forme de normalisation militaire et politique avec l'entité sioniste". Ses arguments juridiques s'appuient sur "les dispositions de la Constitution de 2011" et sur "les conventions internationales ratifiées par le Maroc". L'association considère cette action comme "un devoir effectif et non une prétention contraire".
L'organisation va plus loin en appelant à une mobilisation générale. "Poursuivre la résistance à ces plans criminels sionistes est une responsabilité qui incombe à toutes les forces nationales et démocratiques qui doivent continuer la mobilisation et l'engagement pour faire tomber toutes les formes de normalisation et faire face aux plans de pénétration sioniste de nos systèmes et institutions nationales", martèle-t-elle.
L'AMDH exprime "ses profonds remerciements à l'équipe de défense d'avocates et de professeurs pour leur défense acharnée du droit et de la légitimité, ainsi que pour les plaidoyers significatifs qu'ils ont présentés au cours de ce processus".
Sur le fond, l'association maintient une position sans compromis. Elle "restera fidèle à sa position de rejet de la normalisation sous toutes ses formes et continuera à résister à tous les plans visant à entraîner le Maroc dans la tranchée de la normalisation militaire". Cette normalisation constitue selon elle "une violation flagrante des fondements de la légitimité internationale et une transgression manifeste des règles du droit international humanitaire".
Enfin, l'AMDH dénonce "la contradiction de l'État marocain avec les engagements découlant des conventions qu'il a ratifiées et avec les positions historiques du Maroc". Un message sans équivoque qui révèle les tensions entre les orientations officielles du royaume et les revendications de la société civile sur la question palestinienne.
La Rédaction



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