Mohamed Amine Belghit : Lourde peine requise contre l’universitaire

Le parquet de Dar El Beïda (Alger) a requis jeudi une peine particulièrement sévère contre l'universitaire poursuivi pour ses propos sur l'identité amazighe. 

Le réquisitoire ne laisse place à aucune clémence. Sept ans de prison ferme et 700 000 dinars d'amende, c'est la lourde peine réclamée par le parquet de Dar El Beïda contre Mohamed Amine Belghit. L'universitaire de 68 ans, incarcéré depuis mai 2025, découvre l'ampleur des sanctions encourues pour ses déclarations controversées sur Sky News Arabia.

En effet, Mohamed Amine Belghit, professeur de sciences islamiques à l'université d'Alger, est poursuivi pour trois délits distincts. L'incitation à la haine et à la discrimination via les technologies de communication constitue le premier chef. Viennent ensuite la diffusion volontaire de fausses informations susceptibles de troubler l'ordre public, puis l'atteinte à l'unité et à la sécurité nationale.

Cette accumulation de charges explique en partie la lourdeur des réquisitions. Chaque délit pris séparément pourrait justifier plusieurs années d'emprisonnement. Leur combinaison permet au parquet de réclamer une peine globale dissuasive, destinée à marquer les esprits au-delà du seul cas Belghit.

Une polémique partie de loin

Tout avait commencé par quelques minutes d'antenne sur la chaîne émiratie. Face à la journaliste, l'universitaire avait qualifié la langue amazighe de “projet franco-sioniste” avant de nier l'existence de la dimension berbère de l'Algérie. Des affirmations qui avaient immédiatement enflammé les réseaux sociaux et provoqué un tollé général.

La vidéo de l'entretien avait circulé massivement, amplifiant une polémique déjà explosive. Les autorités algériennes avaient réagi dans la foulée, procédant à l'arrestation de Belghit dès son retour au pays. Depuis, l'homme reste détenu à la prison El Harrach, où il attend son jugement. Le verdict sera probablement rendu dans les prochains jours. 

Sophie K.