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Mort de sa mère : Kamel Daoud accuse les autorités algériennes de l’empêcher de faire ses adieux

  • cfda47
  • 11 juil.
  • 2 min de lecture
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Le 11 juillet 2025, l’écrivain franco-algérien Kamel Daoud a publié un message bouleversant sur les réseaux sociaux, annonçant le décès de sa mère. Un drame intime rendu encore plus cruel par son impossibilité d’être présent en Algérie pour lui rendre un dernier hommage.


C’est un message profondément bouleversant que l’écrivain franco-algérien Kamel Daoud a partagé ce 11 juillet 2025 sur les réseaux sociaux. Il y annonce le décès de sa mère, tout en exprimant une douleur immense : celle de ne pas pouvoir rentrer en Algérie pour lui dire adieu.


Daoud est actuellement visé par deux mandats d'arrêt internationaux émis par les autorités algériennes, ce qui l’empêche de retourner dans son pays natal. Il attribue cette interdiction à une forme de persécution politique, liée notamment à ses écrits critiques envers le régime algérien et à son roman Houris, interdit en Algérie pour avoir, selon les autorités, violé la loi sur la réconciliation nationale.


« Il y a des jours qu’on n’oublie pas. Aujourd’hui, ma mère est décédée. Je ne peux pas la voir, la pleurer, ni la saluer et l'enterrer, car vous m’avez banni de mon foyer et m’avez interdit de revenir dans mon pays. »

Ses mots s’adressent directement aux autorités algériennes, dont Abdelmadjid Tebboune, le président de la République, et d’autres responsables.


Une voix littéraire muselée

Auteur de Meursault, contre-enquête et chroniqueur engagé, Daoud est l’une des voix les plus influentes du monde arabe francophone. Son œuvre explore les fractures post-coloniales, les libertés individuelles et le poids des dogmes dans les sociétés contemporaines. Depuis plusieurs années, il est accusé par le pouvoir algérien de porter atteinte à la « réconciliation nationale », à travers ses textes et ses entretiens.


L’exil à l’épreuve du deuil

L’interdiction de retour au pays, dans des moments aussi tragiques que la mort d’une mère, révèle la violence administrative que subissent certains intellectuels en exil. Ce n’est plus seulement une séparation géographique : c’est un arrachement affectif et culturel.


Le message de Daoud a ému de nombreuses personnes sur les réseaux sociaux, qui dénoncent le traitement infligé à un homme dont l’arme est la plume, et qui n’a demandé qu’à vivre librement ses opinions et ses émotions.


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Le message poignant de Kamel Daoud, endeuillé et privé, illustre une réalité vécue par de nombreux Algériens en exil depuis l’arrivée au pouvoir d’Abdelmadjid Tebboune. Derrière les accusations de subversion ou les mesures administratives, ce sont des vies fragmentées, des familles déchirées et des deuils solitaires qui se jouent.


Pour ceux qui critiquent le régime ou s’expriment librement, l’amour des proches devient un privilège inaccessible, et même les rituels les plus sacrés, comme dire adieu à une mère ou un père, leur sont refusés.


La rédaction

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