Polémique : Noëlle Lenoir accusée de stigmatiser les Algériens sur CNews

Les propos tenus par Noëlle Lenoir, ancienne ministre française chargée des Affaires européennes, ont déclenché une vive controverse après son passage sur l’émission L’Heure des pros 2, diffusée sur CNews. Elle y a tenu des déclarations jugées discriminatoires à l’égard des Algériens, provoquant une onde de choc dans les sphères politiques, médiatiques et diplomatiques.

Les propos tenus récemment par Noëlle Lenoir, ont suscité une vive controverse en France et en Algérie. Lors de son passage sur l’émission L’Heure des pros 2 sur CNews, elle a déclaré :

« Vous avez des millions d’Algériens qui présentent des risques majeurs, qui peuvent sortir un couteau dans le métro, dans une gare, dans la rue, n’importe où prendre une voiture pour rentrer dans une foule »

Les propos tenus par Noëlle Lenoir ont été largement qualifiés de discours haineux par de nombreux observateurs, médias et personnalités publiques.

Selon les critères généralement admis pour définir un discours haineux — incitation à la haine, stigmatisation d’un groupe, propagation de préjugés — ses propos cochent plusieurs cases. Ils ne relèvent pas d’une critique politique ou d’un débat sur la sécurité, mais d’une essentialisation d’une population en tant que menace.

Des propos jugés « excessifs et dangereux »

Ses propos ont été jugés profondément discriminatoires, car ils assimilent une communauté entière à une menace potentielle, sans distinction entre individus.

L’animatrice de l’émission n’a pas réagi pour tempérer ou recadrer ces accusations, ce qui a renforcé l’indignation.

Cette sortie intervient alors que les relations entre Paris et Alger sont déjà fragilisées, notamment après la suspension de l’accord de 2013 sur les visas diplomatiques.

Des personnalités politiques et des représentants religieux, comme le recteur de la Grande mosquée de Paris, ont dénoncé la montée de la stigmatisation envers les Franco-Algériens.

Réactions politiques et diplomatiques

Indignation en France : Plusieurs élus et représentants associatifs ont dénoncé une dérive xénophobe dans le discours public. Le recteur de la Grande mosquée de Paris a exprimé sa « profonde inquiétude face à la banalisation de propos haineux ».

Tensions avec Alger : En Algérie, les déclarations de l’ex-ministre ont été perçues comme une provocation. Elles interviennent dans un contexte déjà tendu, marqué par la suspension de l’accord bilatéral de 2013 sur les visas diplomatiques.

Appels à la responsabilité médiatique : Des journalistes et observateurs ont critiqué le rôle de CNews dans la diffusion de discours polarisants, pointant du doigt une dérive éditoriale vers la radicalisation.

Une parole politique en question

Noëlle Lenoir, qui fut ministre sous le gouvernement Raffarin, est également connue pour son engagement en faveur de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Son positionnement sur les questions migratoires et identitaires semble s’être durci, au risque de franchir la ligne rouge de la stigmatisation.

Vers une régulation du discours public ?

Cette polémique relance le débat sur la responsabilité des personnalités publiques et des médias dans la lutte contre les discours haineux. Plusieurs voix appellent le Conseil supérieur de l’audiovisuel (Arcom) à intervenir pour encadrer les dérives.

Ce type de discours, tenu sur une chaîne réputée proche de l’extrême droite, illustre une banalisation inquiétante de la parole discriminatoire dans certains médias français. Il alimente les tensions sociales et diplomatiques, tout en mettant en péril la cohésion nationale.

Yacine M