Ce samedi 10 août 2024, avant le début officiel de la campagne électorale, le Front des Forces Socialistes (FFS) a dévoilé son programme politique lors d'une réunion à la salle Ibn Khaldoun, à Bab El Oued, Alger.
Seul parti de la mouvance démocratique en lice pour les élections du 7 septembre, le FFS a orienté son discours vers la « gauche », ciblant à la fois les électeurs des partis comme le PT, PST et MDS, ainsi que les jeunes et les militants du Hirak de février 2019.
Pour les premiers, le parti investit le terrain de la défense des Droits de l’Homme et promet une large grâce présidentielle pour les prisonniers politiques et la suppression des lois controversées, notamment le 87 bis.
Pour les seconds, M. Youcef Aouchiche, candidat aux élections, propose des mesures sociales ambitieuses : revalorisation du salaire national minimum garanti (SNMG) à 40 000 DA, suppression de l'impôt sur le revenu global pour les salaires inférieurs à 50 000 DA, plafonnement des prix des produits de première nécessité, et instauration d'un revenu universel de 20 000 DA pour les femmes au foyer, les chômeurs et les personnes ayant des besoins spécifiques.
Parmi les propositions phares, le retour au régime de retraite anticipée et la volonté de séparer l’école des conflits idéologiques. Le parti promet également une augmentation de 50 % des budgets alloués à l’éducation et à la santé.
Sur le plan politique, M. Youcef Aouchiche préconise une réforme constitutionnelle visant à remplacer le système hyper-présidentiel actuel par un modèle semi-présidentiel avec une forte dimension parlementaire.
Dans son discours, M. Aouchiche n’a pas hésité à critiquer à demi-mot, le Mouvement pour l'Autonomie de la Kabylie (MAK) et les indépendantistes, déclarant : « Notre vision est claire et sincère. Il s’agit de réhabiliter le politique, barrer la route aux aventuriers et aux semeurs du désespoir. Il est temps de se mobiliser. »
À l'approche des élections du 7 septembre, le FFS fait face à un défi majeur : convaincre les électeurs de gauche, progressistes, et notamment les kabyles de se rendre aux urnes.
Un défi d’autant plus important que lors des élections du 12 décembre 2019, l’abstention avait atteint des niveaux alarmants, en particulier en Kabylie où le taux de participation avait été nul.
Le parti devra également surmonter les scepticismes liés aux fraudes et aux tricheries électorales, un problème récurrent dans le système électoral algérien.
Yacine M
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