Pénurie de carburant dans le Sud algérien : une crise qui s’enlise
- cfda47
- il y a 1 jour
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Des queues interminables, des citoyens exténués et des pompes désespérément à sec : depuis quelques semaines, voire des mois, des populations de certaines régions du Grand Sud vivent au rythme des pénuries de carburants et d’autres produits importants.
Cela fait des mois en effet que des activistes locaux dans les wilayas du Sud, plus particulièrement à Tamanrasset, ont alerté sur des pénuries récurrentes du carburant dans leur wilaya. « Nous ne savons pas à qui nous adresser », a pesté Ibrahim Safi, un militant local qui s’est exprimé mardi 02 septembre dans les médias algériens. L’homme, qui est apparu serein malgré les difficultés, s’est d’abord adressé au chef de l’Etat étant le dernier recours » et « le seul en qui je crois », affirme l’homme, dépité.
Quand l’essence manque, la dignité s’évapore
Au-delà des désagréments personnels que peut provoquer l’absence de carburants pour les véhicules particuliers et ceux des transports en commun et du transport de marchandises, c’est le risque que cela peut provoquer sur la santé des populations qui est mis en cause. «Il y a des familles qui habitent loin des centres urbains, qui ont besoin d’être transférées dans des hôpitaux en cas de maladie. A cause de cette pénurie, certains risquent de mourir », alerte Ibrahim Safi.
Le Sud algérien abandonné : silence, pénurie et colère
Si pour l‘instant personne n’est capable d’expliquer les raisons de cette pénurie, ce fait confirme à quel point une bonne partie du territoire algérien est délaissée et que des Algériens qui résident et vivent dans les « zones d’ombre » sont parfois oubliés. Peu nombreux et éparpillés sur une grande étendue de territoire, ces Algériens sont devenus également inaudibles depuis que la presse est muselée : leur donner la parole et exprimer leur mécontentement peut valoir au journaliste ou à l’organe de presse une accusation d’atteinte à la stabilité ou à l’unité nationale.
Sous le sable, la colère : Tamanrasset en détresse
En vérité, il n’y a pas que les carburants qui manquent à ces régions isolées. Les routes sont souvent dans un piteux état ou inexistantes, obligeant des populations habitant des hameaux éloignés et les bédouins à se soumettre à leur sort ; parfois tragique. En cas d’urgence médicale, par exemple, des patients qui doivent être transférés d’une ville à une autre meurent faute de prise en charge adéquate à temps. Inutile de rappeler que cela cause également des hausses des prix des produits alimentaires, notamment des produits frais qui sont souvent acheminés du Nord.
Zones d’ombre, vies en danger : le Sud oublié de l’Algérie
Cette situation constitue un cinglant démenti aux discours euphoriques de Abdelmadjid Tebboune et ses soutiens qui ont soutenu des années durant que le programme dit « des zones d’ombres », ces régions qui échappent aux regards des autorités et de la presse mais qui vivent dans le dénuement total, a été totalement réalisé. Cette affirmation est contraire à la réalité et peut même constituer un danger pour la stabilité du pays. Car, ces populations qui se sentent délaissées, qui sont pour l’instant « patientes » peuvent perdre patience un jour. D’où l’urgence de regarder vers elles.
E. Wakli
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