top of page

Quand la littérature devient un délit: la « Librairie Cheikh » met fin à ses rencontres littéraires

  • cfda47
  • 29 oct. 2024
  • 2 min de lecture
ree

La « Librairie Cheikh » de Tizi Ouzou a annoncé qu'elle cesserait d'organiser des rencontres littéraires et ventes dédicaces qu'elle organisait chaque semaine, à compter du 28 octobre 2024. Cette décision survient après l’interdiction d’une rencontre prévue avec l’auteure du livre « l’Algérie juive », Hadia Ben Sahili.



Plusieurs écrivain(e)s attendaient depuis plusieurs semaines d'être programmé(e)s. Cette annonce a été perçue comme un coup de massue par le public et les auteurs de livres.


La « Librairie Cheikh » est l'une des bibliothèques les plus importantes et les plus actives d'Algérie. Son activité remonte à l’année 1930, et elle accueillait la plupart des écrivains algériens et étrangers, connus ou moins connus.

ree

Alors qu’aucune loi ne justifie cette répression culturelle. Cette semaine, un nouveau palier vient d’être franchi puisque ce sont les éditeurs qui sont sommés de rentrer dans le rang de la pensée unique. Les éditions Frantz Fanon sont interdites d’organiser une vente dédicace d’un livre publié depuis plus d’une année traitant des traces juives en Algérie. Son directeur est soumis à une procédure policière dont nul ne connait précisément, pour l’instant, les véritables raisons et objectifs.


Quelques jours plus tard, les éditions Koukou sont exclues du salon du livre amazigh de Bejaia pour des motifs fallacieux. Aujourd’hui, la librairie Cheikh, site emblématique de la littérature régionale, vient de rendre public un communiqué où elle annonce ne plus organiser des rencontres avec les auteurs.


« Depuis plusieurs mois les manifestations culturelles en Kabylie font l’objet d‘interdictions illégales qui frappent les auteurs et menacent de rétorsions les organisateurs ; une politique qui nous renvoie aux ténèbres du parti unique. », écrit Saïd Sadi, ancien président du RCD.


Ce harcèlement se perpétue et se renforce en Kabylie où le livre français ou amazigh devient en soi un délit. La suspicion politique de la région est officiellement assumée : malgré une demande populaire importante, les centres culturels français sont interdits à Tizi-Ouzou, Bejaia et Bouira alors qu’ils sont ouverts à Alger, Tlemcen, Oran, Constantine et Annaba. Une stratégie qui ne manquera pas d’alimenter des exaspérations dont le pouvoir joue pour stigmatiser une région qui ne se soumet pas à la caporalisation ambiante.


Nadia B

 
 
 

Commentaires

Noté 0 étoile sur 5.
Pas encore de note

Ajouter une note
bottom of page