Le feuilleton des restrictions imposées aux prénoms amazighs en Algérie s'est enrichi d'un nouvel épisode jeudi dernier. Les services d'état civil de Tizi-Ouzou ont en effet opposé une fin de non-recevoir à un père de famille désireux de prénommer son fils « Astan ».
Ce prénom, signifiant «protecteur» en langue amazigh, ne figure pas sur la liste officielle établie par les autorités algériennes. Sa demande d'enregistrement s'est donc heurtée à un refus, au grand dam du demandeur, a rapporté la chaine Berbère télévision.
Cette affaire n'est malheureusement pas isolée. Chaque année, de nombreux parents se voient interdire le choix du prénom de leurs bambins pour des questions d'idéologie. La diversité amazigh semble difficilement tolérée par un pouvoir dont la vision identitaire reste étriquée.
Pourtant, dès 2013, le Haut commissariat à l'amazighité avait transmis une liste étoffée de prénoms traditionnels amazighs dans l'espoir de les faire valider. En vain, seuls 300 ont finalement été entérinés sur les 1.000 proposés.
Preuve d'un profond décalage avec les aspirations de la société algérienne. Car au-delà des chiffres, cette exclusion culturelle récurrente heurte de plein fouet l'identité amazighe du pays. Difficile dans ces conditions de se sentir pleinement algérien.
SOPHIE K.
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