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Saida Neghza en première ligne: Quand le système ébranle ses propres architectes

  • cfda47
  • 5 août 2024
  • 3 min de lecture

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Hier, en fin de journée, trois malheureux prétendants à la présidence pour septembre 2024 ont été placés, sous contrôle judiciaire et mis sous ISTN par le juge d’instruction du pôle pénal financier spécialisé du tribunal de Sidi M'hamed à Alger tandis que 68 autres élus ont été inculpés et mis sous mandat de dépôt à la prison d’El Harrach.


Saida Neghza, Belkacem Sahli et Abdelhakim Hamadi, emblèmes d'une époque qu'ils ont eux-mêmes façonnée et enrichie, se retrouvent désormais pris au piège d’un système dont ils ont été à la fois les complices et les bénéficiaires.


Ce système, qu'ils ont contribué à ériger et à entretenir, est celui de la corruption en Algérie, particulièrement marqué par la fraude politique. Ils en sont désormais les victimes, pris dans les rets d’un jeu dont ils ont jadis été les apprenti-sorciers.


Saida Neghza, femme d’affaires milliardaire et présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes, est devenue le centre des turbulences politiques récentes. Tout a commencé lorsque, lors du dépôt des signatures de parrainage pour sa candidature à la présidentielle, un conflit s’est ouvert entre elle et Mohamed Charfi, président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).


L’ANIE avait rejeté une partie de son dossier, déclenchant une vive confrontation.


Armée de sa page Facebook influente et de ressources audiovisuelles considérables, Saida Neghza, soutenue par son équipe, des experts et des juristes, a lancé une campagne de critiques acerbes contre l'ANIE.


Ce clash a rapidement dégénéré en une polémique médiatique, avec des échanges houleux diffusés à travers vidéos, émissions de radio et télévision où les attaques entre Neghza et Charfi ont été particulièrement virulentes.

Poussant le débat plus loin, Saida Neghza a adopté un discours de plus en plus radical, se posant en victime d’un prétendu complot au sein du pouvoir.


Elle n’a pas hésité à défier ouvertement ceux qui tenteraient de freiner sa candidature, menaçant même de recourir à des actions extrêmes, comme affronter la prison d'El Harrach.


Sa colère s’est intensifiée, promettant des représailles sévères si ses fils venaient à être attaqués.


Parallèlement, Saida Neghza a maintenu une approche légaliste et procédurière en constituant un dossier solide de recours auprès de la Cour constitutionnelle.


Elle a également sollicité la Ligue Algérienne des Droits de l'Homme (LADH), section d'Alger, qui a répondu favorablement par le biais d'une vidéo. Cependant, cette nouvelle LADH, est considérée comme une organisation fantomatique et inconnue en Algérie, elle n’avait jusqu’alors jamais pris position sur les violations des droits humains.


Saida Neghza a continué de placer sa confiance en la Cour constitutionnelle jusqu'à la dernière minute.


Cependant, la Cour a rejeté tous les recours, ne validant que trois candidatures : celles du président sortant Abdelmadjid Tebboune, du président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelali Hassani Cherif, et du premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche.


Le verdict de la Cour constitutionnelle a marqué la fin des espoirs politiques pour Neghza, qui a immédiatement réagi en déclarant : « Moi, je ne perds jamais, je n'acquiert que de l’expérience et j’apprends ».


Ce moment a clairement signalé un tournant décisif, tant pour elle que pour l'ensemble du paysage politique comme l’avait déjà annoncé le procureur général de la Cour d’Alger, que le glaive de la justice allait-être intransigeant.

Cependant, les incarcérations ont jusqu'à présent exclusivement concerné les élus. 


Les observateurs politiques s'interrogent sur les raisons pour lesquelles les principaux acteurs de cette vaste corruption politique n'ont pas été soumis aux mêmes mesures d'emprisonnement que les autres élus ?



Yacine M

 
 
 

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