Salaires de l'Autorité de la presse: Les chiffres qui font parler en Algérie
- cfda47
- 1 mai
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Le Journal officiel algérien a publié dans son numéro 25 du 22 avril 2025 un décret présidentiel qui fait déjà grand bruit dans les milieux médiatiques. Ce texte dévoile les rémunérations accordées aux responsables de l'Autorité de régulation de la presse écrite et électronique, des montants qui ne manqueront pas de susciter des commentaires dans un pays où le salaire minimum avoisine les 20 000 dinars.
Le président de cette Autorité percevra un salaire mensuel de base s'élevant à 132 000 dinars algériens, un montant déjà conséquent auquel s'ajoutent deux indemnités substantielles : une indemnité de représentation fixée à 50% de ce salaire et une indemnité de responsabilité à hauteur de 35%. Ces compléments portent sa rémunération globale bien au-delà du niveau habituel des fonctionnaires, même de haut rang.
Les membres de l'Autorité ne sont pas en reste, avec un salaire mensuel établi à 120 000 dinars, complété par une indemnité de représentation de 45% et une indemnité de responsabilité de 30%. Quant au Secrétaire général, sa rémunération de base s'élève à 108 000 dinars mensuels, auxquels s'ajoutent également une indemnité de représentation de 45% et une indemnité de responsabilité de 30%.
Ces chiffres prennent une dimension particulière quand on sait que le salaire moyen en Algérie tourne autour de 40 000 dinars. Pour justifier de tels montants, le décret présidentiel détaille avec précision les responsabilités qui incombent à ces hauts fonctionnaires, notamment au Secrétaire général dont les missions s'avèrent particulièrement étendues.
Ce dernier, placé sous l'autorité directe du président de l'Autorité, est chargé de gérer l'ensemble des services administratifs et techniques. Son rôle comprend le suivi et l'exécution des décisions du conseil, l'approvisionnement des services en ressources humaines et matérielles, ainsi que l'exercice de l'autorité hiérarchique sur le personnel. Il doit également proposer des mesures pour améliorer les performances administratives et techniques de l'institution.
En contrepartie de ces émoluments confortables, le décret impose des contraintes strictes aux bénéficiaires. Le Secrétaire général est ainsi soumis à une obligation rigoureuse de secret professionnel concernant les informations et documents auxquels il a accès. Cette confidentialité s'étend également aux réunions et délibérations de l'Autorité.
Les incompatibilités sont également nombreuses et restrictives. Le texte interdit formellement au Secrétaire général de posséder des intérêts dans toute entreprise du secteur audiovisuel ou de recevoir une rémunération extérieure, exception faite des services rendus avant sa prise de fonction. Sa position est par ailleurs incompatible avec tout mandat électif, fonction publique, activité professionnelle ou responsabilité dans un parti politique, un syndicat ou une association.
Le décret prévoit toutefois un mécanisme de valorisation de l'expérience professionnelle, avec une indemnité fixée à 5% du salaire de base pour chaque période de deux ans de service, sans pouvoir dépasser 60% pour le Secrétaire général. Cette progression salariale, qui s'ajoute aux autres avantages, confirme l'attractivité financière de ces postes stratégiques.
Ces rémunérations, soumises aux cotisations de sécurité sociale et de retraite selon les dispositions en vigueur, sont directement inscrites au budget de l'État. Cette prise en charge étatique renforce le caractère officiel et la légitimité institutionnelle de cette Autorité de régulation, tout en garantissant son indépendance financière.
Signé par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, ce décret s'inscrit dans un contexte de réorganisation du paysage médiatique algérien. Si les montants révélés peuvent paraître élevés pour certains observateurs, le pouvoir exécutif semble vouloir affirmer l'importance accordée à cette Autorité en lui allouant des moyens financiers conséquents, tout en encadrant strictement les prérogatives et les obligations de ses dirigeants.
Amine B
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