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Sifi Ghrieb promu Premier ministre : la vitrine change, le système reste

  • cfda47
  • 14 sept.
  • 2 min de lecture
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Tebboune confirme Sifi Ghrieb à la tête du gouvernement. Un choix de continuité qui rassure le Palais, mais alimente le procès en statu quo.  


Le communiqué est tombé dimanche : Abdelmadjid Tebboune a choisi de confirmer Sifi Ghrieb comme Premier ministre. L’ancien ministre de l’industrie, intérimaire depuis le départ de Nadir Larbaoui, est chargé de former un nouveau gouvernement. Officiellement, il s’agit d’une transition maîtrisée. En réalité, c’est surtout la preuve d’une continuité assumée, au moment même où les Algériens attendent autre chose qu’un recyclage du même personnel politique.  


Ghrieb n’a pas de base politique, pas d’ancrage populaire. C’est un profil technocrate, formaté pour exécuter les consignes venues du Palais. Ce choix n’est donc pas un hasard : il reflète le réflexe du système de miser sur la loyauté plutôt que sur la compétence politique. Le chef de l’État garde la main, et son Premier ministre reste un coordinateur sans autonomie réelle.  


Le jeu du “qui reste, qui part” s’est ouvert dès l’annonce. Kamel Rezig, revenu au commerce en avril, est la cible favorite des critiques. Sa gestion des importations est accusée d’avoir paralysé les circuits et aggravé les pénuries. Il est fragilisé, mais il pourrait bien rester, preuve qu’en Algérie, on garde souvent les ministres les plus critiqués, quitte à en faire des boucs émissaires. À l’opposé, Ahmed Attaf est donné sortant. Le chef de la diplomatie, pourtant figure expérimentée, paie le prix d’un exécutif qui cherche à donner un signal en changeant de visage à l’international. Ce serait un ajustement tactique, pas une révolution.  


L’opposition dénonce un système verrouillé  


La veille de la nomination, le FFS a publié un communiqué au vitriol. Le plus vieux parti d’opposition du pays parle d’un “système en décomposition”, incapable de se réformer. Le message est clair : peu importe les noms, la mécanique est la même. Le RCD n’a pas réagi immédiatement, mais ses critiques habituelles vont dans le même sens : dénonciation d’un pouvoir verrouillé et d’un exécutif réduit à gérer le court terme.  


L’économie pèse sur la politique. Inflation, coût de la vie, dépendance aux hydrocarbures : les problèmes sont connus. Mais le pouvoir continue d’annoncer des “changements” qui ressemblent à des copier-coller. Tebboune choisit la stabilité en confirmant Ghrieb. Mais cette stabilité ressemble à une inertie. Le pays attend des réformes, il reçoit un remaniement. Les partis d’opposition dénoncent un système verrouillé, et la rue, elle, encaisse le coût des blocages quotidiens. À ce rythme, plus que la question de la composition du gouvernement, c’est celle de la patience des Algériens qui risque de se poser.  


Amine B.  


 
 
 

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