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Sofiane Djilali, une autre « ancienne figure politique » se retire !

  • cfda47
  • 24 sept.
  • 3 min de lecture
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Dans un communiqué rendu public le mercredi 24 septembre, le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali a annoncé son intention de quitter la présidence de la formation politique fondée en 2012, tout en restant sur le terrain de la « lutte » politique. Le dirigeant politique, qui n’a jamais occupé de poste de responsabilité dans les appareils de l’Etat en dehors d’un passage comme parlementaire au Conseil national de transition (CNT) dans les années 1990, a dressé un tableau noir de la situation politique du pays, accusant le pouvoir de « dérive autocratique ». « La justice est réduite à un bras qui frappe toute contestation et harcèle tous ceux qui dénoncent les malversations ou réclament leurs droits. La corruption se généralise et prend une nouvelle vigueur. Les droits et libertés définis par la constitution sont en réalité suspendus. Nous vivons de fait dans une forme d’état d’exception permanent », écrit l’homme politique.


Cette situation semble avoir créé en Sofiane Djilali une sorte de désespoir. Comme beaucoup de ses prédécesseurs à la tête des partis de l’opposition, il a dû se rendre compte qu’en plus de 35 ans de combat et de lutte politique, le régime n’a pas bougé. Il reste en place et ne permet jamais l’émergence d’une autre élite politique en dehors des structures du régime.


Avant Sofiane Djilali, d’autres leaders politiques de l’opposition avaient quitté l’arène sans atteindre le but d’arriver au pouvoir. C’est le cas de Saïd Sadi, président du Rassemblement pour la Culture et la démocratie (RCD) durant plus de 20 ans. En 2012, le charismatique chef politique, candidat à l’élection présidentielle à deux reprises, en 1995 et 2004, a choisi de se retirer de la tête du parti de la mouvance démocratique. Ancien député de la capitale à deux reprises, le psychiatre n’a pas déserté pour autant le terrain politique et intellectuel puisqu’il continue d’écrire et de participer au débat politique à partir de l’exil.


De son côté, Zoubida Assoul a quitté la présidence de son parti, l’Union pour le changement et le progrès (UCP) qu’elle a créé en 2012. Pourtant, sa personne n’est pas vraiment contestée à l’intérieur d’un parti qui n’a pas réussi à percer dans les milieux populaires. Mais la célèbre avocate a subi des pressions du pouvoir qui a menacé de dissoudre son parti, l’accusant notamment de confondre ses activités d’avocate et de cheffe de formation politique.


Même si la situation est différente, Abderrazak Makri, ancien président du Mouvement de la société pour la Paix, a également quitté les rênes du parti islamiste. Il est vrai que les Statuts de son parti l’ont poussé à ne pas briguer un nouveau mandat étant donné que le MSP connaît une alternance depuis la disparition de son leader et fondateur Mahfoud Nahnah, mais Abderrezak Makri était au sommet de sa popularité au moment de céder son poste. Il était tellement populaire que les services de l’Etat et la nouvelle direction du MSP lui ont barré la route à la candidature à l’élection présidentielle.


D’autres dirigeants, à la tête des formations du pouvoir, ont également cédé leurs postes. C’est le cas de Abdelaziz Belaïd, ancien candidat à l’élection présidentielle, qui n’est plus président du Front El-Moustakbal, qu’il a fondé. Tayeb Zitouni a également été poussé à quitter la tête du RND.


Le but des autorités étant de permettre à une nouvelle génération de politiques d’émerger. Mais peut-on réellement parler d’une nouvelle génération d’hommes et femmes politiques lorsqu’on constate que le pouvoir actuel ne reconnaît même pas l’existence d’une classe politique ?


Essaïd Wakli

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