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Solidarité et résilience : le Maroc uni face à l'adversité


L'association AMRVT durant la pandémie Covid19
L'association AMRVT durant la pandémie Covid19

Face à l'ampleur de la catastrophe, le Maroc s'est retroussé les manches dans un formidable élan de solidarité. L’Association médicale pour la réhabilitation des victimes de la torture (AMRVT) est l’un de ses maillons.


Le 9 septembre restera à jamais gravé dans les mémoires. Ce jour-là, un puissant séisme de magnitude 7 a dévasté de nombreuses régions du Maroc, faisant des milliers de victimes. Parmi les zones les plus durement touchées figurent Al-Haouz dans l’ouest du pays, où se situe l’épicentre du séisme. Le bilan est tragique : villages rasés, habitations effondrées, vies brisées. 3000 personnes au moins ont perdu la vie, d'innombrables autres sont blessées, traumatisées, sans abri.


Face à l'ampleur de la catastrophe, le Maroc s'est retroussé les manches dans un formidable élan de solidarité. L’Association médicale pour la réhabilitation des victimes de la torture (AMRVT) est l’un de ses maillons.


Ainsi, du 19 au 24 septembre, l’association a déployé six psychologues qui se rendront à Taroudant et un autre à Tahnaout. Leur objectif est d'apporter un soutien psychologique essentiel aux personnes traumatisées par le séisme.


Cette opération a été possible grâce également à la collaboration de la Fondation Mohammed V et de nombreux bénévoles.


Grâce à leur aide logistique et financière, les psychologues pourront se rendre rapidement sur place. Ils seront hébergés et nourris à Oulad Berhil et bénéficieront de chauffeurs pour leurs déplacements dans la région.


Parmi les volontaires, le Dr Abdelkrim El Manouzi, président de l’AMRVT, est un exemple de dévouement. Lui-même marqué par la disparition tragique de son frère, Houcine El Manouzi, il y a 51 ans, il met aujourd'hui sa compassion et son expertise au service des victimes de la catastrophe.


« Ce qui m’a engagé dans ce combat, c’est une histoire de famille, une culture que nous avons hérité de nos parents (…) de militer pour une transition démocratique au Maroc et pour la sauvegarde des droits de l’homme », avait-il déclaré en 2018, au micro de https://www.youtube.com/@Radiodessansvoix/videos



À ses côtés, M. Chafai, Mme Krari, Mme Benhmama, Mme Fatheddine et Mme Oufkir participent activement à la mission. Tandis qu'à Tahnaout, Mme Hanafi réconforte comme elle peut les rescapés sous le choc.


Cette mobilisation rapide démontre que l'entraide et la fraternité restent vivaces, même dans l'adversité. L'aide psychologique apportée par ces professionnels - tous volontaires - est une lueur d'espoir pour les habitants sinistrés. Le chemin sera encore long avant de panser les plaies, mais ce soutien apporté dans l'urgence sauve déjà des vies. Il rappelle que le Maroc est uni et solidaire face à l’épreuve.


20 ans au service des victimes des années de plomb


Il y a 20 ans, en janvier 2001, naissait le Centre d’accueil et d’orientation des victimes de la torture. Créé à l’initiative d’un groupe de médecins et de défenseurs des droits humains, dont feu Driss Benzekri, ce centre visait à venir en aide aux victimes des années de plomb. Il était alors parrainé par le Forum Vérité et Justice.


En 2015, l’association médicale pour la réhabilitation des victimes de la torture (AMRVT) a repris le flambeau. Constituée exclusivement de médecins universitaires et praticiens, cette association poursuit le combat initié par le Centre d’accueil. Elle offre une assistance médicale et un accompagnement aux personnes ayant subi la torture et les mauvais traitements pendant les années de répression.


En 20 ans, le Centre d’accueil puis l’association ont mené un travail remarquable. Pas moins de 25 000 consultations gratuites ont été assurées au profit de 5 000 victimes. Sans distinction d'appartenance politique, d'origine ou de sexe, tous ont pu bénéficier de soins et d'un suivi médical spécialisé.


Des caravanes médicales ont également sillonné les régions les plus durement frappées, notamment celles ayant abrité des centres de détention secrets: Khenifra, le Tadla, l’Azilal... les équipes se sont rendues au plus près des victimes pour leur apporter écoute et réconfort.


Grâce à la ténacité de ses membres, l’association perpétue l’héritage du Centre d’accueil des victimes de la torture. Elle rappelle que le devoir de mémoire et de justice reste entier, même des décennies après les faits. Et elle redonne espoir à tous ceux que les années de plomb ont brisés.



Sophie K.

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