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Soudan: L'ultime tentative de l'ONU pour stopper le massacre

  • cfda47
  • 18 nov. 2024
  • 2 min de lecture

Le Soudan retient son souffle. Ce lundi, le Conseil de sécurité de l'ONU examine une nouvelle résolution pour tenter d'arrêter le bain de sang qui déchire le pays depuis plus d'un an. Une énième tentative diplomatique alors que les combats redoublent d'intensité entre les forces du général al-Burhane et les paramilitaires des FSR du général Daglo.

Le bilan est effroyable. Plus de 11 millions de déplacés, dont 3 millions ont fui le pays. Des dizaines de milliers de morts. Une population civile prise en étau, avec 26 millions de personnes au bord de la famine. “Les deux camps semblent persuadés de pouvoir l'emporter sur le champ de bataille”, déplore Rosemary DiCarlo, sous-secrétaire générale de l'ONU. Pendant ce temps, les accusations de violences sexuelles systématiques se multiplient.

Face à cette catastrophe humanitaire, le Royaume-Uni et la Sierra Leone ont rédigé une résolution exigeant l'arrêt immédiat des combats. Le texte somme les belligérants de “s'engager de bonne foi dans un dialogue” et de cesser d'utiliser les violences sexuelles comme “tactique de guerre”. David Lammy, chef de la diplomatie britannique qui présidera la séance, promet de “faire pression pour une résolution qui garantisse la protection des civils et le libre passage de l'aide”.

Mais les obstacles sont nombreux. La Russie, qui dispose d'un droit de veto, semble de plus en plus alignée avec le camp du général Burhane. Les ingérences étrangères compliquent la donne : le Soudan accuse notamment les Émirats arabes unis de fournir des armes aux FSR, ce qu'Abou Dhabi dément fermement.

L'histoire récente n'incite guère à l'optimisme. En mars, l'appel au cessez-le-feu pendant le ramadan est resté lettre morte. En juillet, l'exigence de lever le siège d'el-Facher, où des centaines de milliers de civils sont piégés, n'a eu aucun effet. Les FSR poursuivent leur étranglement de cette ville stratégique du Darfour.

La nouvelle résolution propose toutefois une innovation : la mise en place d'un système de “surveillance et de vérification” d'un éventuel cessez-le-feu, supervisé par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Une proposition que Guterres lui-même avait suggérée. Mais le chef de l'ONU reste lucide : “à ce stade, les conditions n'existent pas pour déployer avec succès une force des Nations unies pour protéger les civils du Soudan”. Une façon diplomatique de reconnaître l'impuissance de la communauté internationale face à ce conflit dévastateur.


Sophie K/Agences

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