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Tebboune-Ghrieb ou quand le déni de la politique devient un mode de gouvernance

  • cfda47
  • 15 sept.
  • 2 min de lecture
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L’annonce d’un remaniement gouvernementale en Algérie s’est faite quelques heures avant la célébration de la journée internationale de la Démocratie. Une occasion de se rappeler une évidence : la démocratie, le respect des libertés et des droits de l’Homme sont les grands absents du débat politique national.


C’est devenu une habitude : alors que des centaines de détenus politiques et d’opinions croupissent toujours en prison sans la perspective de procès pour une bonne partie d’entre eux, la scène politique et médiatique bruit de débat sur le casting gouvernemental que Abdelmadjid Tebboune a bien voulu nous présenter en ce début de la rentrée sociale. Les médias, d’Etat ou ceux du privé, se sont longuement attardés sur un remaniement gouvernemental qui a été plus une supercherie, un vaudeville destiné à amuser la galerie qu’un vrai changement de fond, oubliant au passage un sujet important de la situation actuelle du pays, à savoir que le problème de fond reste politique.


Ironie de l’Histoire, le même jour de l’annonce de la composante gouvernementale remaniée, le Conseil de la nation a organisé un colloque sur la démocratie. Sans honte et face à des millions d’Algériens qui savent que ce que racontent les représentant de la chambre haute du parlement algérien est faux, le Sénat déclare, stoïque, pince sans rire, que « l’Algérie garantit » la démocratie et les droits de l’Homme. Si la situation n’est pas dramatique, une telle assertion prêterait à rire. Sinon, que diront les Abdelwakil Blamm, ira Mokhnache et des dizaines d’autres détenus sans procès ? Que diront les dizaines d’autres citoyens qui sont sous contrôle judiciaire depuis de longs mois même après leurs procès ? Que diront ceux qui sont interdits de quitter le territoire national sans aucune décision de justice ? Que diront encore les milliers d’Algériens établis à l’étranger, interdits de rentrer au pays pour enterrer un proche mort ou tout simplement des vacances ?


Non, la partie n’est pas au plaisir. Rechercher des explications politiques rationnelles au cirque que propose le pouvoir algérien est au moins maladroit, au pire provocateur. Car, si des noms changent parfois et à des postes qui ne sont pas importants, la politique reste la même. Ni le chef de l’Etat, ni le premier ministre, issu du monde économique, ni les présidents des deux chambres du parlement qui ont inauguré ce lundi 15 septembre la session d’automne du parlement, n’ont parlé de la politique. Ils sont tous dans une gestion de la paix sociale. Sans cap, leur seule boussole, plus particulièrement celle de l’Exécutif, est la gestion des réserves de change de sorte à garantir des importations des produits de base sans grands couacs. Ceci est d’autant plus urgent pour Tebboune et ses ministres que le matelas en devises du pays s’effiloche de jour en jour et le déficit du budget de l’Etat s’aggrave d’année en année sans qu’une solution ne soit trouvée au problème. Cela passe donc les questions politiques au second plan. Et celle des droits de l’Homme au rang de luxe dont on peut se passer. Or, sans une vraie démocratie, sans respect des droits de l’Homme, aucune stabilité politique ne peut être garantie !


Essaïd Wakli  



 
 
 

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