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Tensions franco-algériennes ravivées par l’inauguration du centre Annie Steiner à Vénissieux

  • cfda47
  • 6 sept.
  • 2 min de lecture
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L’inauguration du centre culturel et social Annie Steiner dans le quartier des Minguettes a déclenché une vive controverse, révélant les fractures persistantes entre mémoire coloniale et réconciliation nationale. L’absence des représentants de l’État français, qui ont boycotté la cérémonie, a été interprétée comme un désaveu politique et mémoriel.

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L’inauguration du centre culturel et social Annie Steiner à Vénissieux, en périphérie lyonnaise, a provoqué une onde de choc diplomatique entre Paris et Alger. L’absence remarquée des représentants de l’État français lors de la cérémonie a été interprétée comme un acte de désaveu, ravivant les blessures mémorielles liées à la guerre d’Algérie.


Une figure de la lutte anticoloniale


Annie Steiner, militante française du FLN, fut condamnée en 1957 pour son engagement dans la lutte contre la présence coloniale française. Après l’indépendance de l’Algérie, elle adopta la nationalité algérienne et vécut à Alger jusqu’à sa mort en 2021. Pour la mairie communiste de Vénissieux, son engagement incarne le courage et la solidarité internationale ainsi qu’une mémoire anticolonialiste que la ville souhaite honorer.


En France, son nom reste associé à une période douloureuse, marquée par les attentats du FLN sur le sol métropolitain.


Un boycott officiel


La préfète du Rhône et plusieurs représentants de l’État ont refusé d’assister à l’inauguration, jugeant le choix du nom « extrêmement contestable » et susceptible de diviser la population. Patricia Miralles, ministre déléguée à la Mémoire, a dénoncé une « instrumentalisation politique » de la part de la mairie.


Le ministère de l’Intérieur a confirmé que "la présence de l’État à une telle cérémonie aurait été inappropriée au regard du devoir de mémoire envers les victimes du terrorisme en France". Une déclaration qui a suscité l’indignation du côté algérien, où plusieurs voix dénoncent une "lecture sélective de l’histoire".


Réactions contrastées


Du côté algérien, le geste est perçu comme une provocation supplémentaire dans un climat diplomatique déjà tendu depuis la reconnaissance française du plan marocain sur le Sahara occidental.


À Alger, le ministère des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur français pour exprimer sa "profonde incompréhension".


Des députés algériens ont qualifié le geste français de "provocation inutile", tandis que des associations franco-algériennes en France ont appelé à "reconnaître toutes les mémoires, sans hiérarchie".


À Vénissieux, certains élus locaux défendent ce choix comme un acte de réconciliation et de reconnaissance des mémoires plurielles.


Une mémoire toujours vive


Cette controverse illustre les difficultés à construire un récit commun autour de la guerre d’Algérie. Entre hommage et rejet, le centre Annie Steiner devient le symbole d’un débat plus large sur l’identité, la mémoire et les cicatrices du passé colonial.


Cette affaire survient dans un contexte diplomatique déjà fragile.


Depuis l’été 2024, les relations entre les deux pays sont marquées par des désaccords sur le Sahara occidental, la politique migratoire et les restrictions de visas. L’épisode de Vénissieux pourrait durcir davantage les échanges bilatéraux.


Nadia B

 
 
 

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