Tensions frontalières : l’Algérie visée par une plainte malienne à La Haye
- cfda47
- 20 sept.
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Dernière mise à jour : 23 sept.

Un nouvel épisode diplomatique oppose le Mali à l’Algérie, après la saisie officielle de la Cour internationale de justice (CIJ) par Bamako le 16 septembre. En cause : la destruction présumée d’un drone malien dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, que le Mali qualifie d’« acte d’agression ».
Le 16 septembre 2025, le Mali a officiellement déposé une requête introductive d’instance contre l’Algérie devant la Cour internationale de Justice (CIJ). L’incident évoqué dans la plainte concerne la destruction présumée d’un drone malien dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, que Bamako qualifie d’« acte d’agression » et de violation du principe de non-recours à la force.
L’Algérie, de son côté, rejette les accusations, affirmant que le drone a violé son espace aérien et que la CIJ n’a pas compétence tant qu’Alger ne l’a pas reconnue formellement.
Une plainte pour violation du droit international
Dans sa requête introductive d’instance, le gouvernement malien accuse l’Algérie d’avoir violé le principe de non-recours à la force inscrit dans la Charte des Nations unies. Selon Bamako, le drone opérait dans une zone frontalière à des fins de surveillance sécuritaire, sans intention hostile.
Le Mali demande à la CIJ de reconnaître une atteinte à sa souveraineté et réclame des réparations. Il s’appuie notamment sur l’article 2 (4) de la Charte de l’ONU, qui interdit le recours à la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’un État.
L’Algérie rejette les accusations
Le ministère algérien des Affaires étrangères a réagi avec fermeté, affirmant que le drone malien avait violé son espace aérien sans autorisation. Alger soutient que l’engin a été neutralisé dans le cadre de la défense de son territoire, conformément au droit international.
L’Algérie conteste également la compétence de la CIJ, rappelant qu’elle n’a pas reconnu la juridiction obligatoire de la Cour. Cette position pourrait retarder ou bloquer l’examen du dossier, à moins qu’un compromis juridictionnel ne soit trouvé.
Un contexte régional sous tension
Cet incident survient dans un climat de méfiance croissante entre les deux pays, marqué par des divergences sur la gestion du conflit au nord du Mali, les relations avec les groupes armés, et les alliances stratégiques. L’Algérie, médiatrice historique dans la crise malienne, voit son rôle contesté depuis la dénonciation par Bamako de l’Accord d’Alger en 2023.
Enjeux juridiques et symboliques
Au-delà du contentieux technique, cette affaire pose des questions fondamentales sur la souveraineté, la sécurité transfrontalière et le recours aux juridictions internationales en Afrique. Elle pourrait aussi raviver les débats sur la réforme de la CIJ et la place des États africains dans l’architecture du droit international.
Nadia B



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