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Tiaret : un défenseur des droits humains victime d'un acharnement policier

  • cfda47
  • 28 août
  • 2 min de lecture
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L'arbitraire frappe encore les militants des droits humains en Algérie. Omar Eddine Ben Taher, défenseur reconnu, a subi mercredi matin un traitement dégradant de la part des forces de l'ordre à Tiaret. Une arrestation qui porte les stigmates d'un harcèlement organisé.  


Les faits, rapportés dans une déclaration de Manseri Ahmed, adressée à notre rédaction par le principal interéssé, révèlent une mécanique implacable. Ben Taher se rend simplement au commissariat du 11 arrondissement, afin de récupérer un procès-verbal qu'il avait déjà signé. Routine administrative qui va virer au cauchemar.  


Sur place, surprise : un second procès-verbal a été établi pour la même affaire. Puis un troisième surgit, rédigé dans un autre commissariat. La machine répressive se dévoile dans toute sa logique : multiplier les chefs d'accusation, créer la confusion, épuiser le militant.  


La suite confirme cette stratégie d'intimidation. Confiscation des documents officiels. Menottage violent par un officier. Présentation expéditive devant le Procureur de la République. Celui-ci, constatant que l'affaire avait déjà été jugée en 2024, n'a d'autre choix que de libérer Ben Taher.  


La répression comme méthode de gouvernement  


“Nous considérons que ce qu'a subi le collègue Omar Eddine Ben Taher fait partie d'une politique systématique de pression et de harcèlement contre les défenseurs des droits humains”, dénonce Manseri Ahmed.  


Car derrière cette affaire individuelle se dessine un schéma plus large. La société civile subit depuis des années une pression constante. Militants associatifs, journalistes, avocats : tous ceux qui osent élever la voix font les frais de cette répression rampante.  


Manseri Ahmed pointe du doigt “une violation flagrante de la liberté de défense, de la dignité humaine et des droits fondamentaux”. Il rappelle que ces pratiques contreviennent à la Constitution algérienne et aux engagements internationaux du pays. La Déclaration universelle des droits de l'homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques sont pourtant ratifiés par l'Algérie.  


Mais les textes ne suffisent pas quand la volonté politique fait défaut. “La persécution des défenseurs des droits humains menace la société civile dans son ensemble et affaiblit l'État de droit et la justice”, alerte Manseri Ahmed dans sa déclaration.  


Cette réflexion touche au cœur du problème. En s'attaquant aux défenseurs des droits humains, le pouvoir sape les fondements mêmes de la démocratie. Il prive les citoyens de leurs recours légitimes face aux abus.  


L'affaire Ben Taher illustre parfaitement cette dérive. Voici un homme qui consacre son énergie à protéger ses concitoyens. Pour toute récompense, il récolte brimades et humiliations. Le message est clair : qui défend les droits humains s'expose aux foudres du système.  


Manseri Ahmed ne s'y trompe pas. Il “tient les autorités sécuritaires et judiciaires de la wilaya de Tiaret entièrement responsables de toute pratique arbitraire”. Car trop souvent, ces affaires se perdent dans l'anonymat administratif. Personne n'est jamais responsable de rien. Les victimes se heurtent à un mur d'indifférence bureaucratique qui décourage les plus déterminés.  


Face à cette situation, Manseri Ahmed lance un appel aux “organisations locales et internationales de défense des droits humains”. Il réclame leur “intervention immédiate pour suivre ces violations et garantir la protection des défenseurs”.  

 

La Rédaction  

 
 
 

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