Après trois jours intenses de conférences et d’ateliers de travail du 10 au 13 janvier 2024 tenus à Tunis entre la société civile maghrébine d’Algérie, de Libye et de Tunisie, d’une part, et les experts de l’information des trois pays, d’autre part, le séminaire s’est achevé en apothéose avec la présentation des premières conclusions d’une étude menée depuis deux ans sur la perception de l’information et de la presse d’intérêt public au Maghreb.
Ces journées ont été organisées à l’initiative de l’ONG internationale « Article 19 » région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord « Middle East and North Africa » basée à Tunis et dont le siège principal se trouve à Londres.
L'organisation tire son nom de l'article 19 de la déclaration universelle des droits de l'homme :
« Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ».
« Article 19 » œuvre pour la défense et la promotion de la liberté d'expression et de la liberté d'information dans le monde entier. Elle a été fondée en 1987.
Dés le premier jour, Un atelier de formation pour les composantes de la coordination de la société civile a été animé par Omar Ouasteli, magistrat à Tunis et membre actif du mouvement associatif tunisien sur les thèmes suivants :
- L’environnement politique, législatif et institutionnel pour la liberté d’expression et des médias et l’indépendance des institutions médiatiques en Tunisie, en Algérie et en Libye.
- L’analyse des défis auxquels est confrontée la liberté d’expression
- Les médias et l'indépendance des institutions médiatiques dans la région
- Le Maghreb et le rôle de la société civile pour y faire face.
Omar Ouasteli, en tant que juge du pénal, a brillamment exposé et élucidé les fondements de la liberté d'expression et d'opinion, considérés comme des droits fondamentaux inhérents à tous les citoyens.
Son approche didactique a démontré de manière convaincante que les Droits de l'Homme ne sont en aucun cas l'apanage des Occidentaux, contrairement aux allégations des dirigeants politiques des régimes autoritaires visant à discréditer cette idée. Il a souligné que le respect de la dignité humaine et le désir de vivre dans un monde où les droits sont respectés remontent à l'aube de l'humanité.
De plus, il a souligné que la réalisation de l'idéal des droits humains demande un effort continu et soutenu, tout en insistant sur l'importance essentielle d'affirmer ces principes face à la répression et aux difficultés quotidiennes. Car, à terme, ces droits s'incarneront dans nos sociétés.
Le deuxième jour, des ateliers ont abordé le contexte de la presse dans chaque pays, notamment leurs lois, usages, points forts et faibles. En utilisant la méthode du brainstorming, les groupes de la société civile ont élaboré des exposés écrits qui ont été partagés avec tous les participants, offrant ainsi un aperçu de la situation des médias dans les trois pays du Maghreb tandis que les experts travaillaient en parallèle sur les dernières recommandations de l’étude mentionnée dans le préambule.
La dernière journée a été dédiée à la présentation de l’étude sur la perception de l’information et de la presse d’intérêt public au Maghreb devant tous les participants, société civile et experts.
Cette étude a été réalisée par la chercheuse et universitaire tunisienne madame Sihem Nedjar en collaboration avec ses homologues maghrébins, qui ont accompli un travail énorme pour achever cette œuvre.
Un débat général, critique, démocratique et enrichissant sur le texte a conclu ces journées de travail collectif.
Ces jours radieux ont été le théâtre d'un échange entre les voix citoyennes des trois pays qui, assoiffées de fraternité, ont mêlé leurs paroles, leurs idées, leurs destins dans un monde où la liberté se fait rare et où les plumes sont brisées par la tyrannie.
Yacine M
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