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Tunisie: Gel des salaires des membres de la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle

  • cfda47
  • 16 janv. 2024
  • 3 min de lecture
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En ce début d'année 2024, le Président tunisien a adressé ses vœux les plus sincères à tous les acteurs de l'information et des médias. Mais, loin de les combler de présents, il leur a réservé une surprise de taille : le gel des salaires des membres de la HAICA, l'instance chargée de garantir l'indépendance et la pluralité de l'audiovisuel.


Un geste qui n'a pas manqué de susciter la colère et l'indignation de ceux qui se sentent bafoués dans leur liberté et leur dignité.

Or, l'un des fruits les plus précieux de la révolution du jasmin de 2011 fut de doter la Tunisie d'un régulateur autonome, la HAICA, acronyme de « Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle ».


Instituée par le décret-loi n° 2011-116 du 02 novembre 2011, portant sur la liberté de la communication audiovisuelle, la HAICA fut officiellement proclamée le 3 mai 2013, en coïncidence avec la Journée mondiale de la liberté de la presse.


La HAICA, pour « Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle », est une instance officielle investie de pouvoirs réglementaires et consultatifs. Elle s'attache à promouvoir la culture de régulation et de pluralisme, et à établir un nouveau mode de gouvernance de l'audiovisuel.


L'ombre du départ de son ancien président M. Nouri Lajmi, planait sur la HAICA depuis le 31 décembre 2022, jour où il reçut une lettre officielle du secrétaire général du gouvernement par intérim, lui annonçant sa mise à la retraite dès le lendemain. Ce coup de force laissait présager une fragilité accrue et des visées malveillantes du pouvoir à l'égard de l'autorité de régulation audiovisuelle.


Suite à l'absence de réponse du président de la République à sa demande de nomination d'un nouveau président, le conseil de la Haute Autorité indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) a décidé de nommer Salah Sersi en tant que président intérimaire. Cette décision a été prise afin d'assurer la continuité du service public et de protéger les intérêts généraux et ceux des autres parties concernées. Salah Sersi, membre le plus âgé du conseil de l'instance, occupait auparavant le poste de juge à la Cour de cassation.


L'instance met en garde contre les tentatives du gouvernement et de certains fonctionnaires visant à exercer un contrôle administratif sur ses travaux en créant un vide à sa tête en collusion avec l'ancien président. La HAICA prévoit également de soumettre un projet de loi organisant l'instance de régulation et le secteur audiovisuel au nouveau parlement.


Cependant, il est important de souligner que le différend entre le gouvernement et la Haica a commencé le 18 novembre 2022, lorsque cette instance a refusé de signer la décision numéro 31 de l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie). Cette décision modifiait la décision numéro 8 du 20 février 2018, qui établissait les règles et conditions auxquelles les médias devaient se conformer pendant la campagne électorale et la campagne référendaire.


En, outre, la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), a dénoncé, samedi 3 juin 2023, la nomination par décret gouvernemental de la PDG de l’établissement de la Radio tunisienne Henda Ben Alaya Ghribi, en violation du décret-loi 116 et a décidé de porter plainte contre Najla Bouden, la cheffe du gouvernement.


La position assurée et assumée de cet acteur régulateur et sa volonté affirmée d'indépendance et d'autonomie, ont suscité de la méfiance à maintes occasions, surtout lors des périodes électorales où il a exercé son rôle d'alerte pour garantir une répartition équitable des temps de parole dans les médias audiovisuels. Cette attitude a exacerbé les craintes à l'égard d'un pouvoir de plus en plus autoritaire, qui se montre de moins en moins tolérant envers toute forme de désaccord exprimé.


En dépit des risques inconsidérés qui peuvent s'avérer fatals, les membres de cette entité affirment avec conviction qu'ils persisteront à accomplir leurs missions au sein de la HAICA, sans se soucier de leurs rémunérations, tandis qu'ils défendront farouchement leurs devoirs et privilèges jusqu'au dernier instant.


Leur détermination à préserver la démocratie de toute forme d'autoritarisme ne faiblira pas.

Actuellement, une vingtaine de journalistes font actuellement l’objet de poursuites en Tunisie, dont deux sont en détention.


Le pouvoir actuel semble décider de limiter la liberté d’expression et d’informer en Tunisie.

Ils veulent museler la parole, étouffer les voix qui s'élèvent, mais les journalistes ne se laissent pas bâillonner.


Avec la ligue des droits humains LTDH, et la société civile qui les soutient, ils résistent aux coups du destin, et défendent leur noble dessein.


La liberté d'expression, c’est le pilier de la démocratie, et face à la répression, ils font preuve de courage et d'audace.


Yacine M

 
 
 

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