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Tunisie : Inquiétudes face aux velléités de contrôle des médias

  • cfda47
  • 5 août 2023
  • 2 min de lecture
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Le président Kaïs Saïed avait exprimé lors de sa réunion avec le PDG de l'Etablissement de la télévision tunisienne, Awatef Dali, au Palais de Carthage le même jour, que la télévision nationale « devrait être au service du peuple tunisien et non au service de groupes cachés derrière les coulisses ».

 

Le récent développement en Tunisie suscite des inquiétudes croissantes quant à la liberté des médias et à la démocratie.


Le président Kaïs Saïed a manifesté sa volonté d'établir un contrôle étroit sur le paysage médiatique, ce qui a amené à des comparaisons saisissantes avec le passé et à des réactions indignées.

 

Lorsque le président convoque la directrice générale de la télévision nationale pour exprimer son mécontentement concernant certains programmes et l'ordre des nouvelles dans le bulletin d'information de la télévision tunisienne, cela soulève des questions fondamentales sur l'indépendance des médias vis-à-vis du pouvoir exécutif.

 

Cette tentative de manipulation et de contrôle de l'information a fini par aboutir à un scénario où l'on  se remémore avec une certaine nostalgie le temps d'Abdelwahab Abdallah, ancien Conseiller du Président déchu Ben Ali, et dont le mandat a également été marqué par des restrictions sur les médias et la liberté d’expression.


Dans un post sur son compte Tweeter, Riadh Guerfali, avocat et défenseur des droits humains connu surtout pour avoir dirigé le site Nawaat, va jusqu’à faire l'analogie avec Joseph Goebbels, le propagandiste notoire du régime nazi, soulevant de profondes inquiétudes quant à la manipulation de l'information et à la propagation de la désinformation à des fins politiques.

 

Le SNJT met en garde contre l'ingérence du pouvoir

 

Dans un communiqué diffusé le vendredi 4 août 2023, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a émis un appel au président Kaïs Saïed pour qu'il « respecte l'indépendance des médias et cesse de s'ingérer dans leur contenu ».


Le syndicat a insisté sur la nécessité pour le président de la république de se conformer à la loi lors des nominations des responsables à la tête des institutions médiatiques publiques, en particulier à la radio et à la télévision. Il a souligné l'importance de « préserver l'indépendance des médias publics, confisqués et privés, et de s'abstenir de toute nomination qui pourrait être vue comme parachutée. »

 

Pour rappel, le président Kaïs Saïed avait exprimé lors d’une rencontre avec le PDG de l'Etablissement de la télévision tunisienne, Awatef Dali, au Palais de Carthage le même jour, que la télévision nationale « devrait être au service du peuple tunisien et non au service de groupes cachés derrière les coulisses ».

 

Il avait souligné que certains programmes et l'ordre des nouvelles dans le bulletin d'information de la télévision tunisienne (Watania 1) ne semblaient pas innocents à ses yeux.

 

« Plusieurs programmes mais aussi les bulletins d’informations et l’ordre donné à la priorité des actualités, ne sont pas innocents », a déclaréle chef de l’État. Et de poursuivre : « Ceci n’est pas une ligne éditoriale mais c’est celle des forces qui s’opposent à la liberté et au mouvement de libération nationale dans lequel nous devons tous nous inscrire ».



Sophie K.

 
 
 

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