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Une rumeur de manifestation sème la panique au sein du pouvoir algérien

  • cfda47
  • il y a 3 jours
  • 2 min de lecture
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Plus de six ans après le hirak de 2019, le pouvoir algérien ne s’est pas encore débarrassé de la peur des manifestations populaires. Alger a été quadrillée ce vendredi 8 août au matin. Des barrages filtrants sont installés sur les principaux accès à la capitale, tandis que des policiers anti-émeutes se sont déployés tôt dans la matinée dans les principales rues de la ville. La mobilisation policière avait même commencé la veille au soir dans certains quartiers comme au Val d’Hydra, pas loin de la résidence du chef de l’Etat, racontent plusieurs témoins. La raison ? Des rumeurs ont circulé depuis quelques jours dans des pages anonymes sur les réseaux sociaux portant sur une probable manifestation de rue ce vendredi 8 août. Qui a lancé ces appels ? Il est difficile d’identifier avec exactitude l’origine de ces appels, même s’il est très probable que cela vienne de la diaspora, les activistes encore libres en Algérie vivant en clandestinité.


Quelque soit l’origine de l’appel à manifester, le résultat est le même : le pouvoir a pris peur et il l’a montré. En plus de déployer un arsenal policier impressionnant, il a procédé depuis plusieurs jours à des arrestations musclées parmi les activistes de l’ancien mouvement populaire de 2019. Des dizaines de jeunes ont été ainsi conduits dans les commissariats pour se voir signer des engagements de ne pas manifester ce vendredi. Certains sont même maintenus en détention provisoire pour plusieurs jours encore et ne seront libérés que durant la semaine prochaine, lors que le « risque » de manifestation aura passé.


Cette démonstration de force, déployée en plein mois d’août plus propice à la farniente qu’à la manifestation de rue, démontre en effet que le pouvoir a peur de la manifestation, de la contestation. Bien avant ce vendredi, une campagne de propagande a été menée par le pouvoir et ses relais médiatiques et sur les réseaux sociaux autour d’un « nouveau complot » qui viendrait de l’étranger. Toujours la même rengaine de la main de l’étranger.


Pourtant, une simple connaissance de la situation algérienne nous donne une autre explication à cette panique générale qui s’empare du pouvoir algérien : la colère née il y a 6 ans ne s’est jamais estampée et que contrairement à la propagande officielle, les Algériens ne sont pas contents du pouvoir en place. Cela fait plus de 6 ans que tous les espaces sont fermés, que des militants sont jetés en prison pour rien, que les médias sont bâillonnés, que le pays est hermétiquement fermé. Les raisons d’une explosion sont pourtant là car en plus de la situation politique faite de l’absence de libertés, les Algériens souffrent d’une baisse de pouvoir d’achat et du retour, même partiel, des pénuries de certains produits à cause d’une gestion rationnelle des importations.


Cette situation doit ouvrir les yeux au pouvoir sur la nécessité d’ouvrir un vrai dialogue avec la société, avec les forces vives du pays sans exclusion et sans distinction. Un dialogue qui débouchera sur une gouvernance consensuelle et sur un régime réellement démocratique dans lequel tout le monde se sentira respecté. Si cela n’est pas fait, la solution sécuritaire seule ne réglera jamais les problèmes du pays. Bien au contraire.


E. Wakli

 
 
 

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