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Élection algérienne: une « farce électorale » selon la presse étrangère

  • cfda47
  • 21 août 2024
  • 2 min de lecture
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La campagne pour l'élection présidentielle anticipée du 7 septembre en Algérie est sévèrement critiquée par les médias français, qui la qualifient de véritable « farce électorale ». Un constat amer qui traduit les profondes failles du processus démocratique dans le pays.

 

Alors que seuls trois candidats ont été retenus sur les seize prétendants initiaux, Le Point révèle que 77 personnes, « dont des prétendants à la candidature », ont été arrêtées et placées en détention pour des soupçons d' « achat » de parrainages. Une situation qui a contraint l'opposante Louisa Hanoune à renoncer à se présenter, dénonçant les « pressions » exercées.

 

Selon le magazine Marianne, « en pleine campagne électorale, le président sortant Abdelmadjid Tebboune s'est dit prêt à envoyer l'armée algérienne à Gaza pour combattre les Israéliens. Une déclaration peu sérieuse mais populiste alors que le gouvernement algérien multiplie les échecs politiques ». Cependant, une lecture attentive des propos du président révèle un tout autre message.

 

En effet, Tebboune a bien déclaré que « l'armée est prête », mais il a également précisé : « Pour peu qu'on ouvre les frontières et permette aux camions d'entrer, nous construirons en vingt jours trois hôpitaux, nous enverrons des centaines de médecins et nous aiderons à reconstruire ce qui a été détruit par les sionistes ». Soit une offre d'aide humanitaire et de reconstruction, et non une menace d'intervention militaire, comme Marianne l'a présenté de manière partiale.

 

Cette version plus nuancée a d'ailleurs été reprise par le journal israélien The Times of Israel, soulignant que les propos de Tebboune faisaient référence à une assistance humanitaire plutôt qu'à une volonté belliqueuse.

 

De leur côté, les deux candidats d'opposition dénoncent un « traitement médiatique injuste », dans un pays marqué par une « répression accrue contre les voix dissidentes », comme le rappelle Courrier International. Celui-ci pointe également l'absence de « vrai débat » et le « sentiment de résignation » de la population, le véritable enjeu étant désormais le taux de participation.

 

Malgré les appels des autorités pour une « forte mobilisation », le risque d'une « abstention massive » semble bien réel, au vu du manque d'enthousiasme palpable dans les rues d'Alger. Une situation qui souligne les profondes divisions de la société algérienne et la crise de confiance envers un système politique perçu comme corrompu et autoritaire.

 

Alors que le Hirak, le mouvement de contestation de 2019, plane encore sur ce scrutin, cette campagne électorale apparaît davantage comme une « farce » qu'un véritable exercice démocratique. Un constat amer qui reflète les défis persistants auxquels l'Algérie est confrontée sur le chemin de la transition démocratique.


Sophie K.

 
 
 

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