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Algérie : Les avocats sommés de se taire !

  • cfda47
  • 29 sept.
  • 2 min de lecture
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Dans un communiqué surprenant, l’Ordre des avocats d’Alger a exigé de ses membres de s’abstenir de faire des déclarations publiques, de participer à des émissions, d’émettre des avis et conseils juridiques sans son autorisation. La raison ? Le bâtonnat envoie cela à la nécessité de voir les avocats dans une « posture respectable ». Autrement dit, s’exprimer publiquement peut donner une mauvaise image de l’avocat. Pour cela, toute apparition publique doit être soumise à une autorisation préalable du bâtonnier.


Evidemment, certains ont lié cette nouvelle décision du bâtonnier d’Alger, Mohamed Baghdadi, au récent communiqué de certains avocats dénonçant l’interdiction qui avait été faite à Mme Nassera Dutour, présidente du Collectif des associations des familles des disparus, d’entrer en Algérie. Le lien est difficile à établir puisque certaines sources affirment en effet que cette instruction du bâtonnier d’Alger n’est pas forcément liée à cette intervention.


Pas plus que les autres corporations, les avocats algériens subissent depuis quelques années la pression des autorités. Sofiane Ouali, qui défend de nombreux détenus d’opinion, est par exemple poursuivi pour des déclarations sur les réseaux sociaux. Toufik Belala, qui était entre autres avocat du militant politique KarimTabbou, est lui aussi poursuivi pour des publications sur les réseaux sociaux.


Plus grave que cela, l’avocat Mounir Gharbi, membre du collectif des avocats de certains militants, a été condamné le 16 février dernier par contumace à trois ans de prison, dont deux ans ferme pour « délit d’exposition au regard du public de publications de nature à nuire à l’intérêt national » et « délit d’outrage à l’autorité constituée ». Il est également poursuivi pour « outrages et violences à fonctionnaires et institutions de l’État » du Code pénal, pour avoir prononcé une plaidoirie le 14 septembre 2020 appelant au respect des droits fondamentaux de détenus d’opinion dont il assurait la défense.


Pour l’instant, nos tentatives de joindre le bâtonnier, Mohamed Baghdadi, n’ont pas abouti. Mais cette instruction va certainement créer la controverse parmi les défenseurs des droits de l’Homme, qui sont souvent le dernier recours des justiciables lorsqu’ils pensent que leurs libertés sont atteintes.


Essaïd Wakli

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