Algérie : trente-sept ans après Octobre 1988, la LADDH dénonce “une promesse reniée”
- cfda47
- 5 oct.
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Dernière mise à jour : 6 oct.

Née dans le sang et l’espérance, la révolte d’Octobre 1988 devait ouvrir la voie au pluralisme et à l’État de droit. Dans une déclaration publiée le 5 octobre, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme constate que cette promesse de liberté a été “reniée”.
Trente-sept ans après la révolte d’Octobre 1988, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), à travers son collectif de sauvegarde, ravive la mémoire d’un moment fondateur de l’histoire politique contemporaine. Dans une déclaration publiée le 5 octobre, l’organisation évoque “un repère, une leçon, une promesse reniée”, dressant le constat d’une Algérie revenue, selon elle, à “l’étouffement d’avant”.
Le texte revient sur ces journées d’octobre où la colère de la jeunesse avait mis fin au mythe du parti unique. Les manifestations, violemment réprimées, avaient ouvert la voie à une brève séquence de libéralisation : l’adoption de la Constitution de 1989, la reconnaissance du pluralisme et l’émergence d’une presse indépendante. Pour la LADDH, cette dynamique a été “démantelée” au fil du temps, à mesure que le pouvoir “entravait la marche historique vers la souveraineté populaire”.
La déclaration dresse le portrait d’un pays replongé dans un autoritarisme assumé. “La gouvernance s’est dégradée, les droits humains sont bafoués, l’autoritarisme est devenu un système”, écrit le collectif, qui dénonce la multiplication des arrestations et la fermeture des espaces publics. La justice, instrumentalisée, “provoque insécurité et défiance”, tandis que “la prison devient la réponse aux problèmes”. L’organisation résume la situation d’une formule cinglante : “Tout est interdit, sauf le consentement au fait du prince.”
Le communiqué appelle à “rompre avec une politique injustifiable, intenable et dangereuse” et à renouer avec “les aspirations d’Octobre 88, réaffirmées en février 2019” lors du mouvement du Hirak. Pour la LADDH, ces deux séquences, séparées par une génération, expriment une même exigence, à savoir celle d’un État de droit, fondé sur la souveraineté du peuple et la garantie des libertés.
“Les Algériens, conclut le texte, veulent la réalisation de la promesse de Novembre 54 : un pays libre, avec des citoyens libres”. Signée à Paris et à Alger, la déclaration du 5 octobre 2025 ravive un souvenir collectif et dénonce, dans le même souffle, un pouvoir accusé d’avoir étouffé l’espérance démocratique née dans la rue trente-sept ans auparavant.
Amine B.



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