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Annulation de l’OQTF : quand le droit prime dans l’affaire « Imad Tintin »

  • cfda47
  • 23 juil.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 24 juil.

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Le tribunal administratif de Grenoble a annulé l’Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) émise à l’encontre de l’influenceur algérien Imad Ould Brahim, plus connu sous le pseudonyme Imad Tintin. Cette décision marque un tournant juridique dans une affaire mêlant liberté d’expression, parentalité, et droit des étrangers.


L’annulation de l’OQTF visant l’influenceur algérien Imad Tintin a suscité des réactions contrastées des deux côtés de la Méditerranée, dans un contexte déjà tendu entre Paris et Alger.


Une demande ignorée

Imad Tintin, suivi par des milliers d’abonnés sur les réseaux sociaux, avait déposé le 29 décembre 2024 une demande de titre de séjour pour "vie privée et familiale", justifiée par la naissance de sa fille, de nationalité française. Selon les accords bilatéraux entre la France et l’Algérie, un ressortissant algérien parent d’un enfant français mineur peut prétendre à un certificat de résidence d’un an s’il démontre un lien réel avec l’enfant.


Pourtant, la préfecture de l’Isère avait ignoré cette demande et prononcé l’OQTF sans en examiner les critères.


Le tribunal corrige le tir

Le juge administratif a estimé que l’administration avait commis une erreur manifeste, en ne tenant pas compte du statut parental d’Imad. Conséquences immédiates :

  • Annulation de l’OQTF

  • Délivrance d’une autorisation provisoire de séjour sous huit jours

  • Réexamen de sa situation d’ici trois mois

  • Indemnité de 800 euros à verser par l’État


Une affaire à rebondissements

Rappelons qu’en janvier 2025, Imad Tintin avait été placé en détention provisoire pour des propos controversés sur TikTok, initialement qualifiés de provocation à un acte de terrorisme. Après requalification en menaces, il s’est vu infliger une amende de 450 euros. Le parquet a interjeté appel.


Une affaire emblématique

Ce dossier illustre la complexité du traitement des cas mêlant vie familiale et contentieux judiciaire. Il soulève également des questions sur l’arbitraire administratif, les droits des étrangers, et la relation diplomatique entre Paris et Alger, dans un climat déjà tendu.


En France, l’annulation de l’OQTF prononcée contre Imad Tintin divise profondément le paysage politique et juridique.


Plusieurs responsables, notamment à droite, jugent la décision trop indulgente, estimant que les propos controversés tenus par l’influenceur sur TikTok auraient dû conduire à une expulsion sans appel.


Le parquet de Grenoble, déjà engagé dans une procédure d’appel après sa condamnation pour menaces, pourrait étendre sa contestation à cette annulation.


À l’inverse, nombre de juristes, associations et membres de la société civile saluent une décision fondée sur le respect des accords franco-algériens, pointant du doigt les manquements de la préfecture dans l’examen du dossier.


En Algérie, le silence des autorités contraste avec l’effervescence populaire : plusieurs médias locaux présentent cette issue comme une victoire judiciaire, tandis que les réseaux sociaux regorgent de messages de soutien, décrivant Imad Tintin comme victime d’un acharnement politico-médiatique.


Certains y voient la preuve que les accords bilatéraux fonctionnent et que la dimension familiale peut primer dans les procédures migratoires. L’affaire, mêlant justice, diplomatie et liberté d’expression, continue d’alimenter les débats des deux côtés de la Méditerranée.



Yacine M


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