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L'Algérie délègue son ministre des Affaires étrangères au sommet arabe d'urgence sur la Palestine

  • cfda47
  • 3 mars
  • 2 min de lecture

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune ne participera pas personnellement au sommet arabe d'urgence consacré à la Palestine, prévu le 4 mars en Égypte, a confirmé lundi une source diplomatique à l’agence officielle. L'Algérie sera représentée par Ahmed Attaf, ministre d'État, ministre des Affaires étrangères.

 

Cette décision intervient dans un contexte de tensions diplomatiques concernant l'organisation de cette rencontre. Selon nos informations, le processus préparatoire du sommet aurait été “monopolisé par un groupe limité de pays arabes” qui auraient élaboré les résolutions attendues “sans aucune coordination avec le reste des pays arabes” également concernés par la question palestinienne.

 

La source diplomatique indique que le chef d'État exprime “un sentiment d'insatisfaction” face à cette méthode de travail qu'il juge exclusive, “comme si le soutien de la cause palestinienne était devenu aujourd'hui le monopole de certains et pas d'autres.”

 

L'Algérie, qui occupe actuellement un siège non-permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, a toujours défendu une approche unitaire sur ce dossier. La diplomatie algérienne estime que la situation actuelle nécessiterait au contraire “de consolider l'unité arabe et de renforcer le rassemblement de tous les pays arabes autour de la cause palestinienne”, considérée comme leur “cause centrale”.

 

Cette absence présidentielle marque un désaccord significatif sur les méthodes diplomatiques à l'œuvre, à un moment où, selon l'Algérie, le projet national palestinien fait face à “des défis existentiels”. Alger continue néanmoins de consacrer son mandat au Conseil de sécurité à défendre les droits palestiniens, “une voix arabe qui ne cherche ni récompense ni reconnaissance” mais qui “déplore l'état actuel de la nation arabe”.

 

Ce sommet urgent intervient dans un contexte d'aggravation de la crise humanitaire à Gaza. Israël a renvoyé dimanche en Égypte un convoi transportant des vivres et autres fournitures essentielles destinées à l'enclave palestinienne, privant une nouvelle fois la population gazaouie d'une aide vitale. 

 

Cette décision a été vivement dénoncée par l'Égypte, hôte du sommet, dont le ministre des Affaires étrangères Badr Abdelatty a qualifié l'utilisation de l'aide comme “arme de punition collective” de “violation flagrante du droit humanitaire international”.


La tension est montée d'un cran après l'expiration samedi de la première phase de l'accord de cessez-le-feu conclu en janvier, qui prévoyait une augmentation de l'aide humanitaire. Tel Aviv a d'ailleurs mis en garde contre des “conséquences supplémentaires” si le Hamas n'accepte pas une nouvelle proposition prolongeant la trêve. Le mouvement palestinien accuse pour sa part Israël de tenter de “faire dérailler le processus”.

 

Alors que les organisations internationales s'alarment des risques de famine généralisée, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n'écarte pas une reprise des opérations militaires si les négociations pour une deuxième phase de l'accord, qui prévoirait la libération d'otages contre un retrait israélien de Gaza, n'aboutissent pas. L'émissaire américain Steve Witkoff est attendu dans la région pour tenter de débloquer la situation.

 

Sophie K.

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