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L’impossible soutien public à la Palestine : la ligne rouge du régime algérien

  • cfda47
  • 25 juil.
  • 2 min de lecture
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Pour le second vendredi consécutif, quelques militants et activistes ont tenté de se rassembler au sein de la Grand-Poste, à Alger, en vue d’exprimer leur soutien à la cause palestinienne. Les mots d’ordre sont clairs ; il n’y a rien qui soit lié aux questions nationales. Pourtant, comme la semaine dernière, les services de sécurité ont interpellé quasiment tous les manifestants. Ils sont accusés d’avoir organisé une « manifestation non-autorisée ».


C’est la seconde fois qu’une telle manifestation est programmée et qu’une de telles arrestations sont opérées. Pourtant, la Constitution algérienne reconnaît le droit de manifester. Plus que cela, dans la récente version de la Loi fondamentale, adoptée en 2020, ce droit est rendu en principe plus souple, puisqu’il s’agit de déposer une simple déclaration pour organiser une manifestation publique. Mais comme souvent dans le pays, le droit consigné sur une feuille ne trouve pas de prolongement sur le terrain. « Il faut laisser les gens exprimer leur solidarité », a par exemple plaidé Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des Travailleurs dans ses récentes sorties médiatiques. La figure politique a beau expliqué que ces manifestations ne sont en aucun cas dirigées contre le gouvernement et ne portent pas de revendications intérieures. Rien n’est fait.


Depuis les attaques du 7 octobre 2023 et les massacres israéliens qui ciblent la population civile de Gaza, le pouvoir algérien a laissé les Algériens manifester une seule fois, en octobre 2023. Depuis, plus aucune manifestation n’a été autorisée. Interrogé par des personnalités politiques lors d’une rencontre avec les partis, le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune s’est défendu en disant que « l’Etat » jouait son « rôle ». Autrement dit, il ne servait à rien de manifester à partir du moment où les autorités algériennes soutenaient la cause palestinienne, y compris au sein du Conseil de Sécurité des Nations-Unies où Alger est membre non-permanent pour une durée de deux ans (le mandat expire en décembre prochain).


En vrai, cette restriction contre les manifestations a une seule explication : le pouvoir a une peur bleue d’un nouveau soulèvement des Algériens comme celui de 2019. Pour éviter cela, il n’a plus qu’un seul choix qui est celui de tout verrouiller. En plus de fermer quasiment les médias à tout débat contradictoire, interdit les rencontres publiques aux partis politiques de l’opposition et arrêté des centaines d’activistes, le pouvoir algérien rend toute manifestation publique, minime soit-elle, impossible. Même quand cela concerne un soutien à la cause palestinienne que les autorités algériennes disent défendre dans toutes les tribunes internationales.

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E. Wakli

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