Mohamed Tadjadit, poète du Hirak, en « Une » de la presse internationale
- cfda47
- il y a 22 heures
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Plusieurs organes de presse internationaux ont couvert l’affaire Mohamed Tadjadit, le poète du Hirak condamné à cinq ans de prison. Parmi eux figurent des médias francophones et internationaux de premier plan, ce qui montre l’écho de cette affaire au-delà des frontières algériennes.

Mohamed Tadjadit, surnommé « le poète du Hirak », a été condamné à cinq ans de prison ferme par la cour criminelle de Dar El Beïda, à Alger. Âgé de 31 ans, il est poursuivi pour « soutien à des organisations terroristes » et « propagation d’idées extrémistes », des accusations que ses soutiens jugent infondées et révélatrices d’une volonté de museler les voix dissidentes. Le parquet avait requis dix ans de réclusion, mais le verdict, assorti d’une amende de 200 000 dinars, reste perçu comme une sanction lourde contre une figure de la contestation.
Depuis 2019, Tadjadit s’est imposé comme l’un des symboles du Hirak, ce mouvement populaire qui a conduit à la démission du président Abdelaziz Bouteflika. Ses poèmes, déclamés dans les rues et diffusés sur les réseaux sociaux, ont accompagné les mobilisations citoyennes et donné une voix à l’aspiration démocratique. Arrêté à plusieurs reprises, il est devenu une figure de la mémoire collective, incarnant la persistance d’un mouvement muselé mais jamais éteint.
La condamnation a suscité une vague de réactions. Vingt organisations non gouvernementales avaient appelé, la veille du verdict, à sa libération immédiate, dénonçant une atteinte grave à la liberté d’expression et aux droits fondamentaux. Pour ses soutiens, Tadjadit paie le prix de son engagement poétique et militant, dans un contexte où la répression des voix critiques s’intensifie en Algérie.
L’affaire a franchi les frontières : plusieurs organes de presse internationaux, dont France 24, Jeune Afrique et L’Humanité, ont consacré des articles et même leur Une à ce procès. Cette couverture médiatique souligne la portée symbolique du verdict et l’écho qu’il suscite au-delà de l’Algérie. Tadjadit, derrière les barreaux, demeure une voix qui transcende la répression, symbole d’une lutte qui refuse de s’éteindre.
Sa phrase devenue emblématique, « Tu peux coffrer un révolutionnaire, mais pas la révolution », résonne aujourd’hui comme un défi lancé à l’État et comme un rappel que la mémoire du Hirak continue de vivre, au-delà des murs des prisons.
La rédaction