Égypte, Tunisie, Turquie : l'Europe ferme les yeux sur les violations pour renvoyer les réfugiés
- cfda47
- 21 juin
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Le 20 juin, à l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés, l'organisation EuroMed Droits dévoile une réalité dérangeante. Trois pays que la Commission européenne souhaite classer comme “sûrs” - l'Égypte, la Tunisie et la Turquie - présentent en réalité des conditions alarmantes pour les citoyens et les personnes en migration.
Cette journée symbolique rend hommage à la résilience de millions de personnes contraintes à l'exil pour fuir conflits, précarité, persécutions politiques ou catastrophes climatiques. Mais au-delà de la commémoration, l'urgence réside dans l'action concrète face aux politiques migratoires européennes actuelles.
En avril dernier, la Commission européenne a proposé d'inscrire l'Égypte, la Tunisie et la Turquie sur la liste des “pays d'origine sûrs”.
Cette désignation ouvrirait la voie à des procédures d'asile accélérées aux frontières ou dans les zones de transit, réduisant drastiquement les garanties procédurales. Les demandeurs d'asile originaires de ces pays devraient alors fournir des preuves plus importantes pour contester la présomption de sécurité qui pèse sur leur pays d'origine.
Parallèlement, la Commission propose une révision du concept de “pays tiers sûr”. Cette modification permettrait d'expulser des personnes vers des pays où elles ont simplement transité, voire où elles ne se sont jamais rendues, sur la base d'accords même informels. Les recours contre ces décisions de retour perdraient leur effet suspensif automatique, exposant les demandeurs à des expulsions sans évaluation complète de leur situation individuelle.
Face à ces propositions, EuroMed Droits publie trois fiches d'information détaillées. “Alors que la Commission propose de les désigner comme 'sûrs' sur le papier, nous démontrons comment ces pays bafouent les droits et sont, en réalité, dangereux tant pour leurs citoyens que pour les personnes en migration”, précise l'organisation dans son communiqué.
Cette initiative s'appuie sur un partenariat avec douze organisations de défense des droits humains, dont l'Association Marocaine des Droits Humains, l'Association Tunisienne des Femmes Démocrates, le Cairo Institute for Human Rights et le Conseil grec pour les réfugiés. Ensemble, elles documentent les violences et violations des droits de l'homme dans ces trois pays.
Les données recueillies révèlent que loin d'être des havres de sécurité, l'Égypte, la Tunisie et la Turquie présentent des risques réels pour la sécurité et les droits fondamentaux. Cette réalité contraste avec la volonté européenne de les labelliser comme destinations "sûres" pour les retours forcés.
EuroMed Droits et ses partenaires “réaffirment leur ferme opposition aux concepts de 'pays d'origine sûrs' et de 'pays tiers sûrs', qui va à l'encontre des droits fondamentaux et des valeurs proclamées, prétendument défendus par l'Union européenne”. Aussi, l'organisation appelle l'UE à “renoncer à des politiques attentatoires aux droits, mortifères et discriminatoires” et à cesser d'externaliser ses responsabilités en matière de protection internationale.
Sophie K.



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